Pour l’enseignement obligatoire de l’histoire coloniale allemande à l’école // En Espagne, le Flamenco à l’agonie

Alors que les élèves de dix des seize Länders allemands sont en vacances cette semaine, une pétition fait du bruit en milieu scolaire. Une pétition qui demande à ce que l’enseignement de l’histoire coloniale allemande devienne obligatoire dans les écoles. Elle a recueilli près de 100.000 signatures, les médias régionaux et nationaux consacrent des interviews ou des articles au sujet… Pétition demandant l’enseignement obligatoire de l’histoire coloniale allemande dans toute l’Allemagne.

Ecouter aussi → "Il faut extraire la « colonialité » de nos enseignements" – Grand entretien avec le professeur d'histoire émérite malien, Doulaye Konaté – Magazine Pulsations

"Il faut donc revoir les manuels et les programmes scolaires", insiste Abigail Fugah, qui a lancé une pétition locale en ligne, dans sa région, à Cologne dans l’Ouest. "Si les enfants noirs sont assez âgés pour faire l'expérience du racisme, alors les enfants blancs sont assez âgés pour apprendre ces choses-là".

Différences régionales

Aujourd’hui les histoires du massacre des Héréros et des Namas ou des luttes d’indépendance contre le colonialisme allemand sont parfois enseignées dans les écoles, mais ce n’est pas toujours le cas. "Ce n’est pas obligatoire dans tous les programmes", insiste Abigail Fugah.

Les massacres des Hereros et des Namas par les troupes coloniales allemandes entre 1904 et 1908 sont considérés comme "le premier génocide du XXème siècle"

En cause : l’organisation de l’enseignement en Allemagne. Les programmes ne dépendent pas d’un ministère central à Berlin dans la capitale, mais de chaque ministère fédéral, dans les seize Länder. Résultat : parfois l’histoire de l’empire colonial allemand est au programme, parfois c’est seulement évoqué rapidement, parfois pas du tout…

"Le colonialisme allemand est généralement évoqué lors de l’enseignement sur le Kaiser Reich et l’impérialisme européen, mais de façon assez superficielle en général ", racontait déjà récemment, sur notre antenne, Jakob Vogel, historien et directeur du centre de recherches en sciences humaines et sociales, le centre Marc Bloch à Berlin. "Ce qui fait qu’une bonne partie des élèves allemands peuvent sortir de l’école sans vraiment avoir appris grand-chose là-dessus."

Lire aussi → Le passé colonial allemand peu enseigné dans les classes

Les cours d’histoire en Allemagne se concentrent souvent sur la première guerre mondiale, la seconde guerre mondiale avec la Shoah et les meurtres de millions de Juifs ou encore la guerre froide qui suivra. Il reste donc souvent peu de temps pour le reste.

Des expériences positives

Si les initiateurs de la pétition assurent que certains professeurs feraient de la résistance, d’autres écoles ont, parfois il y a déjà plusieurs années, pris les devants. Les professeurs impliqués dans ces enseignements de l’histoire coloniale insistent même sur la nécessité et l’utilité de ces heures.

Le Gymnasium Farmsen à Hamburg travaille régulièrement sur des projets liés à l'histoire coloniale allemande

"Nous traitons le thème de l'histoire coloniale allemande de manière relativement intensive depuis environ 15 ans avec les grands élèves, ceux de second cycle", raconte, à Hambourg,dans le nord de l’Allemagne, la professeure Imka Stahlmann. "C'est un sujet qui est indispensable pour comprendre beaucoup de questions internationales d'actualité". 

Le lycée d’Imka Stahlmann est un modèle pour ceux qui veulent que les écoles allemandes s’engagent davantage dans l’enseignement de l’histoire coloniale allemande. Des échanges entre des élèves allemands et des élèves d’anciens territoires coloniaux, à Dar es Salaam en Tanzanie ont même été mis en place.

Aujourd’hui Abigail Fugah et les autres militants ne demandent pas que des échanges soient mis en place systématiquement. Mais ils et elles insistent sur une révision des programmes, ou encore la mise à disposition de matériel et de personnels formés pour parler de cette histoire dans les écoles.

En parallèle, il faut "travailler et supprimer les perspectives eurocentriques des cours d'art et d'histoire", écrivent-ils.

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Le coronavirus menace les professionnels du Flamenco

Des salles de flamenco ont déjà mis la clé sous la porte

Dans la seconde partie de Vu d’Allemagne, nous prenons le chemin de l’Espagne. Face à la pandémie de coronavirus, certaines villes ont remis des confinements en place. Ils ne sont d’ailleurs pas toujours bien acceptés et certaines restrictions de circulation atterrissent même devant la justice, comme à Madrid ces jours-ci.

En attendant, d’accord ou pas avec ces mesures, les professionnels du Flamenco souffrent… Des salles emblématiques qui font vivre cette musique traditionnelle sont fermées depuis des mois. Les touristes étrangers sont aux abonnés absents. Certaines salles en grande difficulté financière ont même déjà définitivement mis la clé sous la porte.

Le reportage à Barcelone d’Henry de Laguérie est à écouter en seconde partie du magazine.

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Un nouvel album pour Melchi Vepouyoum

Melchi Vepouyoum vient de sortir son nouvel album "Monteru"

Vous l’avez peut-être déjà découvert dans une émission musique sur la DW. Melchi Vepouyoum, musicien camerounais installé en Allemagne, qui chante en bamoun, en anglais et en français, vient de sortir son nouvel album "Monteru".

Vu d’Allemagne vous en propose un extrait dans cette émission… Et si vous voulez en découvrir davantage, Melchi Vepouyoum était l’invité du magazine Pulsations cette semaine avec Yann Durand.

Vu d’Allemagne est un magazine radio hebdomadaire, proposé par Hugo Flotat-Talon et Anne Le Touzé, diffusé le mercredi et le dimanche à 17h30TU, et disponible aussi en podcast. Vous retrouvez tous les numéros dans la médiathèque, à écouter en ligne ou à télécharger en format MP3. Le podcast est également disponible sur certaines plateformes de podcasts.