Côte d'Ivoire : le bras de fer se durcit

La résidence d'Henri Konan Bédié, président du PDCIR-RDA et chef de l'opposition ivoirienne qui ne reconnait pas la réélection d'Alassane Ouattara, est encerclée depuis mardi (04.11) par la police qui a enlevé plusieurs de ses collaborateurs.

Plusieurs personnalités du PDCI-RDA, parmi lesquelles le professeur Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du PDCI, le directeur de cabinet, N'Dri Narcisse, Maître Blessy Chrysostome, Emile Suy Bi tous deux avocats du PDCI, plusieurs autres cadres de ce parti et le personnel domestique d'Henri Konan Bédié ont été arrêtées puis conduits à la préfecture de police d'Abidjan. Dans la soirée, le personnel de maison d'Henri Konan Bédié a été libéré.

''Il faut mettre fin à ce genre de dérives''

Marie Noëlle Houle membre du bureau politique et secrétaire générale adjointe chargée de la question du genre au PDCI, dit ne pas être étonnée face à ses dérives policières. Puis d'expliquer que tous les opposants ivoiriens sont menacés d'arrestation.

"Oui je crains beaucoup pour ma sécurité. Je suis beaucoup menacée. Nous demandons à Dramane Ouattara de se rappeler d'où il vient et de ne pas franchir le seuil de l'irréparable."

Les autres leaders de l'opposition que sont Albert Mabri Toikeusse de l'UDPCI, Simone Gbagbo et Pascal Affi N'Guessan du FPI sont injoignables depuis mardi soir. Des proches de ces leaders contactés, ont juste confié que ces leaders sont en sécurité. Glidas Karimou un proche de Charles Blé Goudé qualifie cette répression de l'opposition ivoirienne d'une autre époque.

‘"Nous ne faisons que vivre des situations de politique gangster. C'est du gangstérisme politique pour traumatiser et effrayer les populations. Ça n'a pas de sens. Il faut mettre fin à ce genre de dérives. Nous mettons monsieur Ouattara en garde contre toute chose qui pourrait arriver à ce personnage qui pourrait arriver ce personnage de notre nation. Qu'aucun cheveux ne manque sur la tête de monsieur Bédié lorsque nous le retrouverons."

 ''Une défiance totale par rapport à l'autorité''

La Cédéao, l'UA et l'ONU appellent l'opposition à "respecter l'ordre constitutionnel"

Pour Joël N'Guessan du parti au pouvoir, les dirigeants ne pouvaient continuer à tolérer les provocations de l'opposition. Il fallait donc mettre fin à la récréation.

"Ils ont poussé le bouchon en mettant en place un conseil national de transition. Ce qui est une défiance totale par rapport à l'autorité de l'Etat. Donc il est tout à fait normal qu'ils répondent de leurs actes devant la justice."

Assoa Adou que nous avons joint tard dans la nuit, a confié que sa résidence est encerclée par les forces de l'ordre. Ajoutant que personne ne peut entrer ni sortir.

La population se sent ce mercredi matin prise en otage par ces acteurs politiques qui font la pluie et le beau temps. Nous avons entendu des voisins à la résidence d'Henri Konan Bédié exprimer leur colère pour avoir reçu du gaz lacrymogène chez eux. Depuis hier, la tension est montée d'un cran entre les partisans du pouvoir et ceux de l'opposition.

Aux dernières nouvelles, les personnalités de l'opposition arrêtées seraient détenues à la direction de surveillance du territoire. (DST) tandis que d'autres affirment que ces opposants auraient été libérés. Une confusion totale.