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Economie

Les zones économiques pour booster les industries en Afrique

Rodrigue Guezodje¨17 juin 2021

Les pays africains repensent leurs politiques industrielles au profit de stratégies innovantes. Ils misent sur les zones industrielles intégrées pour donner un nouveau souffle à leur croissance économique. Le Togo vient de mettre en route sa plate-forme industrielle, son voisin le Bénin installe les premières unités de production dans sa zone économique spéciale.

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Les concepts de zone d'activités économiques se multiplient en Afrique. Avec le regain d'intérêt des pays africains pour les zones industrielles, c'est une prise de conscience politique généralisée de l'importance de l'industrialisation qui s'opère.

Avant les années 2000, les zones industrielles sur l’ensemble du continent africain n'atteignaient pas cinquante, selon les statistiques de l’Organisation internationale du travail. Ces dernières années, elles sont plus de 200 zones économiques spéciales et zones franches répandues, si en s'en tient aux chiffres de l’Organisation africaine des zones franches. Et une grande majorité des pays a adopté des stratégies ciblant le développement de secteurs spécifiques : agricole, manufacturier ou même des télécommunications.

En 2018, Djibouti lançait sur plus de 4800 hectares sa zone franche internationale, estimée à 3,5 milliards de dollars et considérée comme la plus grande d’Afrique. De nombreux autres pays l'avaient précédé, l'Ethiopie, l'Ile Maurice, le Maroc ou encore le Gabon ont mis en place d'importante zones économiques spéciales dont l'objectif est d'attirer, grâce à des avantages fiscaux des investisseurs de toutes catégories, créer des emplois et promouvoir le transfert de technologie .

C'est ce que développe également l'Ouganda, à l'instar du Bénin qui déploie lui, un peu moins de 2000 hectares pour une une zone industrielle dont le rôle économique est cruciale comme l'explique dans ce magazine Laurent Gangbes, directeur de l'agence béninoise de promotion des investissements et des exportations (APIEx).


Le Togo également a lancé le 6 juin 2021 sa zone industrielle intégrée, porteuse aussi d’ importants atouts économiques.

La plateforme industrielle implantée à Adétikopé, à 15 km au nord de Lomé, la capitale, vise à créer une chaîne à haute valeur ajoutée essentiellement dans l’industrie textile, l’approvisionnement en matières premières brutes, la fabrication sur place et l’exportation des produits finis.

Bien entendu, au delà des retombées économiques, ce projet favorisera la création d’emplois qu'on estime déjà à 30 000 dès les premières années.

Ecouter le reportage du correspondant de la DW sur place en cliquant sur l'image.

Avec sa plateforme industrielle le Togo, comme beaucoup d'autres africains veut libérer son potentiel en vue de renforcer son tissu industriel de manière à en tirer la croissance.

Mais cette expérience n'est pas une première en Afrique. D'autres économies à l'image su Sénégal et du Cameroun avaient déjà opté pour ce modèle, avec des résultats mitigés.

Honoré Mondomobé, Expert en commerce international et Développement du Secteur privé estime qu'elles ont plutôt globalement échoué, n'ayant pas affiché de performances satisfaisantes. Il explique dans ce magazine, que c'est parce que ces pays se sont heurtés à plusieurs lois antagonistes. Mais il se réjouit pour des pays comme le Togo et le Bénin qui, pense-t-il sont structurellement bien embarqués. L'agro-économiste pense en revanche que pour réussir, ceux-ci doivent capitaliser les échecs des autres expériences, en les rendant plus dynamiques et en les adaptant aux nouvelles réalités de l'intégration et de la dématérialisation.