En Afrique, le commerce des armes russes se porte bien
25 mars 2022La Russie est de loin le plus important fournisseur d'armes sur le continent, pesant 44% des importations d'armes en Afrique, loin devant les Etats-Unis et la Chine. Mais les plus gros acheteurs d'armes russes sont au Nord, comme l'Algérie et le Maroc.
Le sud du Sahara compte pour seulement 2% de la totalité des importations dans le monde. Les cinq pays qui achètent le plus d'armes dans cette région sont l'Angola, l'Ethiopie, le Nigeria, le Mali et le Botswana.
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L'Afrique du Nord, première cliente
Entre 2015 et 2020, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le Mali a acheté quatre hélicoptères de combat russes MI-35M, les mêmes qui sont déployés en Ukraine. La Centrafrique a acquis 20 véhicules blindés BRDM-2, des engins d'occasion délivrés par la Russie sous forme d'aide au développement.
Mais les plus gros achats se font dans d'autres pays. Comme l'Algérie et l'Egypte qui ont fait l'acquisition de matériel beaucoup plus lourds avec deux sous-marins pour Alger et 50 avions de combat MiG 29M pour Le Caire.
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L'influence russe dopée par les juntes au pouvoir
Le soutien militaire de la Russie à l'Afrique ne date donc pas d'hier. Même si l'influence de Moscou s'est réduite après la chute de l'ancienne URSS, le commerce des armes n'a jamais cessé.
Le retour d'influence de la Russie concerne en particulier les Etats dirigés par des militaires putschistes comme le Soudan, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, auxquels s'ajoute la Centrafrique.
Dans les pays francophones, le ressentiment contre la France, et plus largement contre l'Occident, fait apparaître la Russie comme une alternative, un moyen de prendre une revanche face à l'histoire.
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Neutralité problématique
La guerre en Ukraine vient toutefois changer la situation car choisir le camp de l'agression militaire et des crimes de guerres n'est pas anodin.
Face à un conflit qui les dépasse, une quinzaine d'Etats africains, dont le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ont choisi de s'abstenir ou de ne pas participer au vote de la résolution de l'Onu exigeant que "la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine”. Cette neutralité en apparence dissimule des tensions et des non-dits, plaçant de nouveau les pays africains au milieu d'un affrontement dans lequel ils n'ont rien à gagner.