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L'enjeu de la biodiversité en Afrique

Diane Merveilleux
23 mai 2023

En cette journée internationale de la diversité biologique, un point sur la protection de la biodiversité sur le continent africain. L'Afrique fait face à des défis qui lui sont propres.

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Un éléphant d'Afrique, le loxodonta cyclotis
Sauver la biodiversité en Afrique, un défi à relever dans les prochaines décenniesImage : Roger de la Harpe/DanitaDelimo/imago images

Le continent africain est particulièrement riche en biodiversité. On y trouve un quart des espèces de mammifères, un cinquième des oiseaux et un sixième des végétaux de la planète. Ses écosystèmes sont uniques et essentiels au maintien de la diversité biologique mondiale.

En son cœur, la forêt du bassin du Congo, surnommée le deuxième poumon vert de la planète. Chaque année, elle absorbe 4% des émissions mondiales de carbone. Cela compense les émissions annuelles du continent dans son ensemble. 

Un accord de Paris pour la biodiversité ?

Des populations proches de la biodiversité

La protection de la faune et la flore africaine est aussi un enjeu fondamental qui a ses propres résonnances en Afrique. "Nos économies, nos agricultures, nos modes de vie sont intimement liés à la santé, à l'état de la biodiversité.", relève Sena Alouka, président de l'ONG Jeunes volontaires pour l'environnement au Togo. "Dans mon pays, on coupe environ 16.000 arbres par an et on en replante 1.000. Avec ce taux abusif de déforestation, et de dégradation de nos terres, la biodiversité ne peut pas rester."

Le déclin des écosystèmes est principalement dû à de mauvaises pratiques en termes d'agriculture, d'exploitation minière, forestière, ou de pêche. Certaines politiques de développement économique mettent en péril la faune et la flore sauvage des territoires africains. Pourtant, protéger la biodiversité, c'est avant tout assurer la subsistance de la population. 

30 milliards au lieu de 100

En décembre dernier, la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, ou COP15, organisée au Canada, a abouti à la ratification d'un "Cadre mondial pour la biodiversité" par tous les pays. Son engagement principal : préserver 30% des terres et des mers d'ici 2030. 

Le ministre de l'Environnement du Gabon Lee White (de dos) en discussion à la fin de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), au Canada le 18 décembre 2022.
A la fin de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), au Canada le 18 décembre 2022Image : Andrej Ivanov/AFP/Getty Images

Beaucoup de pays africains, dont la RDC ou le Cameroun, se sont déclarés déçus de l'accord obtenu. Les pays les plus développés ont promis 30 milliards d'euros par an pour financer la protection des ressources naturelles africaines. Beaucoup moins que les 100 milliards espérés. 

Des défis locaux ?

"Il est très important pour l'Afrique de ne pas trop compter sur l'aide internationale", estime de son côté Sena Alouka. Satisfait de l'avancée de la COP15, il mise plutôt sur les initiatives locales : "Notre économie est basée essentiellement sur le capital naturel. Donc oui, préservons nos rivières, nos lacs, nos océans, et nous avons assez de ressources financières en Afrique pour préserver notre propre biodiversité."

C'est donc à l'échelle des communautés et des gouvernements qu'il faut aussi penser la protection de la biodiversité en Afrique.