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Une année 2024 décisive pour la démocratie africaine

Martina Schwikowski | Sandrine Blanchard
2 janvier 2024

Le Sénégal et l'Afrique du Sud sont notamment appelés à choisir leur président. En général, les efforts pour conserver ou établir la démocratie devront être redoublés.

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Un bureau de vote au Sénégal
Les Sénégalais sont appelés aux urnes dès le mois de février 2024Image : Johan Wessels/AFP

En ce début d‘année, les résultats des élections du mois de décembre continuent de faire les gros titres en République démocratique du Congo et en Egypte

Au mois de février, ce sera au tour des Sénégalais de se rendre aux urnes pour une élection présidentielle qui a déjà provoqué des soulèvements réprimés dans la violence à la suite de l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko.

Macky Sall, lui, ne briguera pas un troisième mandatet son camp sera représenté par son Premier ministre, Amadou Ba.

Des majorités en place depuis longtemps qui sont sous pression 

Une situation à observer de près, selon Fredson Guilengue, de la Fondation allemande Rosa-Luxembourg  à Johannesburg, qui insiste aussi sur d'autres foyers de changements potentiels cette année.

"En Afrique australe, comme au  Mozambique, au Zimbabwe ou en Afrique du Sud, le contrat social se base sur la lutte contre le colonialisme. Mais la jeune génération actuelle a moins de lien avec le passé et attend autre chose des dirigeants", explique-t-il. 

En 2024, les Sud-Africains seront appelés aux urnes pour des élections générales. Il n'est pas certain du tout que l'ANC, au pouvoir depuis la fin de l'Apartheid, remporte la présidence. La corruption, les difficultés d'approvisionnement en énergie, la crise économique risquent de lui coûter la victoire.

Cyril Ramaphosa
L'ANC, portée par le président Cyril Ramaphosa, n'a jamais été aussi impopulaire en Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid Image : Karim Sahib/AFP/Getty Images

Dans l'ensemble, selon le cabinet d'analyse Economist Intelligence Unit (EIU), il se peut que les majorités parlementaires se réduisent dans plusieurs pays, ce qui risque de rendre les conditions de gouvernement plus difficiles et les troubles sociaux plus probable, comme à Madagascar, en Algérie ou en Tunisie.

La démocratie en péril au Sahel 

Et puis impossible de parler du Sahel sans évoquer les coups d'Etat militaires et la lutte contre le terrorisme.

Au Mali, la date du retour à un gouvernement civil n'a toujours pas été fixée. L'élection présidentielle annoncée pour février 2024 avait incité la communauté des Etats de la CEDEAO à lever les sanctions mais le vote a été reporté. Tout comme au Burkina Faso.

Le chef de la junte burkinabè, Ibrahim Traoré, avait d'abord promis d'organiser les élections en juillet 2024. Mais en octobre dernier, il a repoussé l'échéance en raison de l'insécurité qui règne dans le pays, sans fixer de nouvelle date.

Selon Alex Vines, du groupe de réflexion londonien Chatham House, l'ensemble de la région du Sahel restera très fragile en 2024 :

"Nous avons assisté depuis 2019 à des coups d'Etat au Mali, au Niger, y compris, de facto, au Tchad, au Soudan, au Burkina Faso, en Guinée et en Guinée-Bissau - il pourrait y avoir des contre-coups d'Etat. Dans les pays marqués par des putschs, il faudra donc rapidement négocier un retour à l'ordre constitutionnel."