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Vaccin anti-malaria : "la Covid-19 a accéléré le processus"

8 octobre 2021

Selon le médecin et chercheur burkinabè Hermann Sorgho, le coronavirus a accéléré le vaccin contre le paludisme. Un autre vaccin prometteur est en préparation.

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Le centre de Bela Vista de traitement pour mères et enfants en Angola (Archives - 21.06.2021)
Selon l'OMS, un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme dans le mondeImage : Daniel Vasconcelos

L'organisation mondiale de la santé (OMS) a autorisé la distribution du vaccin "RTS,S" contre le paludisme qui continue de faire des dizaines de milliers de morts, notamment en Afrique subsaharienne.

Le docteur Hermann Sorgho, chercheur en parasitologie à l'unité de recherche clinique de Nanoro au Burkina Faso, spécialisé dans la recherche de vaccins antiparasitaires, a participé à la phase III de la recherche sur le "RTS,S" et travaille actuellement sur le "R21", un autre vaccin en cours de développement contre le paludisme.

Il revient ci-dessous, sur l'efficacité encore limitée du "RTS,S" ou encore l'impact positif de la Covid-19 sur le développement d'un vaccin contre le paludisme.

Dr Hermann Sorgho : C'est la première fois dans toute l'histoire de la médecine moderne qu'un vaccin contre un parasite ait enfin eu une autorisation pour être utilisé. Dans un deuxième niveau, c'est historique dans le contrôle de la maladie. Toutes les études qui ont été réalisées pour le développement du vaccin ont montré, par exemple, que après avoir reçu les trois doses, l'efficacité vaccinale est de l'ordre de 56 pour cent après 12 mois. Après quatre ans de suivi, l'efficacité du vaccin baisse à 36 pour cent.

Dr Hermann Sorgho : "L'efficacité du RTS,S sur une année est de 56%"

DW : Une efficacité à terme de 36 pour cent, est-ce que ce n'est tout de même pas un peu bas ?

Dr Hermann Sorgho : Les 36 pour cent, c'est une efficacité sur quatre années. L'efficacité du RTS,S sur une année est de 56 pour cent, tel que démontré dans la phase III de son développement.

DW : Le fait qu'un vaccin a rapidement été trouvé contre la Covid-19, cela a-t-il contribué à également accélérer le processus en ce qui concerne le paludisme ?

Dr Hermann Sorgho : Bien sûr, mais le développement des vaccins à base d'ARN messager a  commencé depuis les années 98. Tous les outils étaient sur place pour pouvoir permettre le développement des vaccins.

>>> Sur le même sujet : Flambée des cas de paludisme dans le nord du Mali

DW : Un autre vaccin contre le paludisme, Matrix-M est également développé par l'Université d'Oxford et il montrerait une efficacité de 77 pour cent lors des essais en phase II. Est-ce qu'on peut s'attendre là également à une accélération de l'homologation de ce vaccin ?

Dr Hermann Sorgho : Matrix-M, c'est l'adjuvant. La molécule vaccinale s'appelle R21. C'est notre équipe de recherche qui a testé R21 en phase II et, effectivement, nous avons une efficacité vaccinale avoisinant les 77 pour cent. Ce qui est aussi une première mondiale.

La phase III est encore en cours, notamment au Burkina Faso, au Kenya et en Tanzanie. Les premières phases de vaccination sont déjà terminées au Burkina Faso et au Mali et nous allons encore attendre deux ans pour voir si ça va et nous avons bon espoir qu'il y aura une accélération aussi de ce candidat vaccin qui peut être considéré comme RTS,S de deuxième génération.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique