1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Une vaccination anti-Covid-19 chaotique en Europe

7 janvier 2021

L'Union européenne a autorisé deux vaccins contre le coronavirus. Mais les Etats peinent à organiser les opérations de vaccination.

https://p.dw.com/p/3ndSe
Coronavirus: la vaccination ravive la rivalité entre Etats européens
Coronavirus: la vaccination ravive la rivalité entre Etats européensImage : Fleig/Eibner-Pressefoto/imago images

La pandémie de Covid-19 connaît un nouveau pic de mortalité avec plus de 15.700 décès enregistrés ces dernières 24 heures dans le monde. Depuis plus d'un mois, le taux de contamination est le plus élevé depuis l'apparition de la maladie.

Un frigo de l'Université de Tübingen en Allemagne. Le vaccin Pfizer-BioNTech doit être conservé à très basse température, un inconvénient logistique
Un frigo de l'Université de Tübingen en Allemagne. Le vaccin Pfizer-BioNTech doit être conservé à très basse température, un inconvénient logistiqueImage : ULMER Pressebildagentur/picture alliance

Deux vaccins, six laboratoires à pied d'œuvre

Au sein de l'Union européenne, où la vaccination a commencé fin décembre, les couacs se multiplient, malgré l'autorisation, hier [mercredi 06.01.21], d'un deuxième vaccin. 

Six laboratoires en tout travaillent en Europe à des vaccins susceptibles d'obtenir les autorisations nécessaires.

Pour l'heure, l'Agence européenne des médicaments (AEM) n'a donné son aval qu'à la mise sur le marché de deux vaccins : le germano-américain de Pfizer et BioNTech et, depuis hier, celui du laboratoire américain Moderna.

L'Union européenne a commandé 160 millions de doses de Moderna, qui s'ajoutent aux 300 millions de doses déjà commandées chez Pfizer-BioNTech.

>> A lire aussi : Feu vert pour le vaccin BioNTech en Europe

Accélérer la vaccination

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espère que cette nouvelle autorisation permettra de désengorger l'approvisionnement et d'accélérer la vaccination.

Beaucoup d'Européens sont méfiants vis-à-vis des vaccins mais le taux de citoyens qui déclarent être prêts à se faire vacciner tourne autour de 40%. Et c'est suffisant, de l'avis de ce médecin généraliste français, Jimmy Mohamed, qui explique que 40% de vaccinés plus 15% de malades permettraient quasiment d'atteindre l'immunité collective :

"Clairement, vu le calendrier proposé, avec les deux injections, on parle de 500.000 vaccins disponibles chaque semaine... A ce rythme-là, il va falloir plusieurs mois, peut-être années, avant d'avoir une immunité collective. Car le but du jeu, c'est de vacciner le plus grand nombre de personnes, pour que le virus s'arrête de circuler."

En Allemagne, la vaccination anti-Covid-19 progresse trop lentement, selon certains
En Allemagne, la vaccination anti-Covid-19 progresse trop lentement, selon certainsImage : Sven Hoppe/dpa/picture alliance

Disparités et rivalités entre Etats

Depuis le 27 décembre, la France n'est parvenue à vacciner que 7.000 personnes. Soit beaucoup moins que les centaines de milliers de vaccins administrés en Allemagne.

>> A lire aussi : Un éventuel "triage médical" redouté en Allemagne

L'Espagne a commandé dès son autorisation 600.000 doses du vaccin Moderna pour les administrer dans les prochaines semaines.

Les Pays-Bas n'ont procédé que cette semaine à leur première vaccination.

A titre de comparaison, le Royaume Uni en est à 1,3 millions de vaccinés. Londres mise sur le vaccin Oxford/AstraZeneca, qui n'est pas autorisé dans l'UE, et compte l'inoculer à 14 millions de personnes d'ici la mi-février.

Ces disparités s'expliquent aussi par des organisations différentes des systèmes de santé nationaux et le manque de médecins pour vacciner, mais aussi, plus bassement, par des rivalités entre Etats pour soutenir les chercheurs de leurs pays respectifs.

Soupçons réciproques

En Allemagne, l'extrême-gauche et la Bild-Zeitung, qui ne sont pourtant pas du même bord politique, soupçonnent Paris d'avoir poussé l'UE à commander moins de doses du vaccins Pfizer-BioNTech que nécessaire, dans l'espoir de voir autorisé le vaccin français de Sanofi.

Mauricette, 78 ans, première vaccinée en France
Mauricette, 78 ans, première vaccinée en FranceImage : Thomas Samson/abaca/picture alliance

En France, on dénonce des tentatives de l'Allemagne de négocier en sous-main le plus de vaccins Pfizer-BioNTech possibles, au nom d'une sorte de prime à l'inventeur sur les autres pays européens.

Les fabricants, eux, affirment être bientôt en mesure de prouver l'efficacité de leurs vaccins contre les deux variantes connues de la Covid-19 qui circulent actuellement dans le monde. Une efficacité qui pourrait aller jusqu'à  "deux ans" de protection, selon le PDG de Moderna.

Inflation négative persistante

L'Office européen des statistiques indique par ailleurs qu'au mois de décembre, le taux d'inflation dans les 19 pays de la zone euro était négatif, pour le cinquième mois consécutif. Les premiers effets bénéfiques de la vaccination à grande échelle sur l'économie européenne ne sont attendus qu'à partir du deuxième trimestre.

>> A lire aussi :Vaccin anti-coronavirus, des difficultés logistiques au Mali