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Une femme à la tête de la Tanzanie

19 mars 2021

En Tanzanie, Samia Suluhu Hassan qui était jusqu’au décès du président John Magufuli vice-présidente, est à présent à la tête du pays.

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Samia Suluhu Hassan
Samia Suluhu Hassan a appelé vendredi la Tanzanie à l'unitéImage : Stringer/REUTERS

"Moi, Samia Suluhu Hassan, je promets d'être honnête, d'obéir et de protéger la Constitution de la Tanzanie." Par ces mots prononcés lors de sa prestation de serment, Samia Suluhu Hassan devient ainsi la présidente de la Tanzanie. Cette musulmane de 61 ans, originaire de l'archipel semi-autonome de Zanzibar, est diplômée d'un master en économie. Présentée comme une fidèle du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM), elle fait ses premières armes en politique dans les années 2000. Elle est élue députée et nommée plusieurs fois ministre (Femmes, Jeunesse, Tourisme, Commerce).
Elle a été nommée vice-présidente du président décédé  John Magufuli lors de la campagne présidentielle de 2015. Le ticket sera ensuite réélu en octobre dernier, lors d'un  scrutin contesté par l'opposition

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Des défis à relever

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Alors que les années au pouvoir de son prédécesseur ont été marquées par un virage autoritaire, avec des attaques répétées contre l'opposition et un recul des libertés fondamentales, le style de gouvernance qu’adoptera Samia Suluhu Hassan sera suivie de près, selon l’analyste politique Javas Bigambo. 

"Le défi pour elle, en tant que femme, est que cela peut plomber la confiance nationale en ses capacités, à moins qu'elle ne fasse la démonstration du contraire. L'autre chose est que la population tanzanienne n'a pas démontré qu'elle avait beaucoup confiance en une femme en tant que présidente et c'est pourquoi il semble que les partis politiques de ce pays ont hésité à désigner une femme comme candidate pour se présenter à la présidence d'un parti" précise t-il. 

Sur le plan sanitaire également la posture de la nouvelle présidente sera scrutée alors que son prédécesseur minimisait l’impact de la Covid-19.

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Déjà, l'opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits de l'homme ont appelé au changement en demandant à Samia Suluhu Hassan de "conduire la nation vers la réconciliation". Certains chercheurs estiment toutefois qu’elle pourrait se retrouver sous la pression des soutiens de Magufuli au sein du CCM, qui dominent le renseignement et des postes-clés du gouvernement.

Samia Suluhu Hassan, qui doit désormais choisir un vice-président, restera au pouvoir jusqu’en 2025.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique