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Une centaine d'enseignants grévistes licenciés au Togo

Noël Tadégnon
27 avril 2022

Le secteur de l’enseignement est en grève depuis des semaines. Les enseignants exigent notamment des primes de logements et une allocation de mutation.

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Les classes sont vides, la grève est beaucoup suivie
Les classes sont vides, la grève est beaucoup suivieImage : Abdullahi Inuwa/REUTERS

Le ministre de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Social vient de licencier de la fonction publique quelque 112 enseignants grévistes. 

Certains sont accusés de manquements graves aux lois et règlements en vigueur. Le Ministre reproche à d’autres, des actes d’incivisme notoire, d’incitation à la violence, à la désobéissance et à la révolte.  

"Il s’agit tout simplement d’une application du code de la fonction publique. La loi a été appliquée dans toute sa rigueur", déclare Akoda Ayéwadan, ministre de la communication et des médias et porte-parole du gouvernement togolais.

Accusations rejetées par Mawouégna Kokou, secrétaire général du SET, le syndicat des enseignants du Togo."Je qualifie cet acte d’arbitraire et abusif. Les faits qui sont reprochés aux enseignants ne sont pas avérés", estime Mawouégna Kokou.

Les éléves sont affectés par ces grèves á répétition
Les éléves sont affectés par ces grèves á répétitionImage : Michele Cattani/AFP

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"Syndicat illégal"

A l’appel du SET, des mouvements de grèves sont régulièrement observés dans le secteur de l’éducation au Togo. Mais, le gouvernement a déclaré le syndicat illégal et ne compte pas discuter avec ses leaders qui appellent à des mouvements de grève relativement suivis dans le pays.

"Le SET n’est pas constitué légalement en syndicat, c’est la raison pour laquelle le SET n’est pas aujourd’hui, en tant que personne morale, en tant que syndicat représenté autour de la table", dit Akoda Ayéwadan, ministre de la communication et des médias et porte-parole du gouvernement. 

Les enseignants veulent une amélioration de leurs conditions de vie et de travail
Les enseignants veulent une amélioration de leurs conditions de vie et de travailImage : Yasuyoshi Chiba/AFP/Getty Images

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" A la justice de trancher"

La position du gouvernement n’est pas du goût de l’homme politique et avocat Dodzi Apévon. Il estime que le SET a une existence légale puisque le syndicat a fait les formalités exigées. "Le SET a fait son assemblée constitutive avec le dépôt du dossier à la mairie qui a reconnu leur existence le 18 juin 2021". 

Pour  Dodzi Apévon, toute contestation doit être appréciée par le tribunal, selon les dispositions légales en vigueur au Togo. 

"Lorsque le gouvernement conteste que vous n’avez pas le droit d’entrer en grève, le gouvernement doit aller devant le tribunal pour dire qu’ils sont dans l’illégalité, ils ne peuvent pas faire grève. Et c’est le tribunal seul qui rend une décision en référé pour dire oui, vous n’avez pas le droit de faire grève. Mais eux, ils ont procédé par intimidation, comme ils ont la force, la force brute".

Par ailleurs, trois responsables du syndicat sont actuellement emprisonnés. Et Apevon s’est volontairement constitué pour les défendre. 

Pour Mawouégna Kokou, secrétaire général du SET, "les faits qui leur sont reprochés ne sont pas des faits vrais". 

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