Un monument pour les victimes d'Hissène Habré
12 octobre 2011Chef de l'Etat tchadien de 1982 à 1990, Hissène Habré vit depuis vingt ans en exil à Dakar, au Sénégal. Il est accusé d'avoir liquidé quelque 40.000 personnes au cours de ses huit années de pouvoir. En effet, une Commission d'enquête nationale du ministère tchadien de la Justice a chiffré en 1992 le sombre bilan des années Habré à « plus de 40.000 victimes, plus de 80.000 orphelins, plus de 30.000 veuves et plus de 200.000 personnes se trouvant, du fait de cette répression, sans soutien moral et matériel ».
La frustration des victimes
Malgré ce triste constat, aucune réparation matérielle n'a été accordée aux victimes. Des victimes qui, avec le soutien d’organisations des droits de l'Homme, telles que HRW ou Amnesty International, œuvrent pour que Habré soit jugé pour des crimes contre l'Humanité. Face aux hésitations du Sénégal, le Rwanda s'est récemment dit prêt à juger l'ancien président tchadien.
Ce mercredi matin, l’émotion était donc à son comble sur le site de Am ral goz, où de nombreuses victimes du régime Habré avaient fait le déplacement afin de participer à la pose de la première pierre de ce monument. Une fois ce monument terminé, les victimes se retrouveront chaque année en vue de se recueillir en mémoire de tous ceux qui ont souffert de la dictature d’Hissène Habré.
Auteur : Edouard Takadji
Edition : Georges Ibrahim Tounkara
Pour plus d'informations, écoutez-ci dessous la correspondance d'Edouard Takadji.