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En Russie, parler de guerre peut être puni par de la prison

4 mars 2022

Au neuvième jour de la guerre en Ukraine, l’armée russe a pris le contrôle de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, le Kremlin renforce la censure.

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La radio Echo Moskwy, critique de l'action de Vladimir Poutine, a été fermée.
La radio Echo Moskwy, critique de l'action de Vladimir Poutine, a été fermée.Image : Stanislav /ITAR-TASS/imago images

Le niveau de radioactivité reste pour l’instant inchangé, selon les chancelleries européennes, qui ont passé leur journée à rassurer après ces images, dans la nuit de jeudi à vendredi, de flammes sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijie, au sud de l'Ukraine. Le site a été touché par des tirs de tanks ou d’artillerie russes, selon les versions. L’incendie se serait déclaré au niveau d’un laboratoire et d’un bâtiment de formation.  

Des bâtiments annexes auraient été touchés. Les réacteurs n'ont pas été touchés selon les autorités ukrainiennes
Des bâtiments annexes auraient été touchés. Les réacteurs n'ont pas été touchés selon les autorités ukrainiennesImage : Zaporizhzhia nuclear power plant/AP/picture alliance

La guerre, qui s’empare de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, questionne forcément sur le jusqu’au boutisme de cette invasion.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est exprimé dans la matinée :

"Nous avons survécu à une nuit qui aurait pu mettre fin à notre histoire, l’histoire de l'Ukraine, l’histoire de l'Europe. Les troupes russes ont attaqué la centrale nucléaire de Zaporojie. La plus grande d'Europe. A elle seule, elle pourrait faire l’effet de six Tchernobyls. Les chars russes savaient sur quoi ils tiraient. Ils ont directement visé la centrale. C'est un acte de terreur d'un niveau sans précédent."

La guerre en Ukraine vue d’Afrique

L'Otan reste en défense

Kiev a par ailleurs appelé l’Otan à créer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine, ce qui impliquerait d’envoyer des avions de chasse de l’Alliance dans le pays. Une demande rejetée par le patron de l’Otan qui pointe le risque d’une guerre totale en Europe.

Cette position a également été défendue par le chancelier allemand Olaf Scholz :

"Nous devons nous assurer que personne n'attaque le territoire de l'Otan et c'est pourquoi nous avons renforcé nos efforts communs ; des Pays baltes en passant par la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et jusqu’à la Bulgarie. Mais il s’agit d’un effort purement défensif et qui se limite au territoire de l'Otan."

De son côté, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est à nouveau réuni ce vendredi, alors que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a donné son feu vert à la création d’une commission d’enquête internationale sur les violations des droits humains en Ukraine. 

Kiev a accusé ce vendredi l’armée russe de commettre des viols. Elle aurait aussi eu recours à des armes à sous-munitions à Kharkiv, selon Human Rights Watch. Leur utilisation, souvent vue en Syrie, est interdite et pourrait constituer un crime de guerre.

A (re)lire également : Ce qu'il faut savoir sur les crimes de guerre

Ne pas parler de guerre

Pendant ce temps, en Russie, la liberté d’expression est de plus en plus muselée avec la fermeture des derniers médias indépendants. Ce vendredi, le régulateur des médias russe a également annoncé avoir restreint l'accès à la BBC, à Voice of America, tout comme à la Deutsche Welle.

La ville de Okhtyrka à l’ouest de Kharkiv a été pilonnée par l'armée russe
La ville de Okhtyrka à l’ouest de Kharkiv a été pilonnée par l'armée russeImage : Privat

Juridiquement, les parlementaires russes ont voté un amendement qui permettra de punir de 15 ans de prison ceux qui critiqueraient l’action de l’armée. Même parler de guerre pourrait être considéré comme de la désinformation.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais