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Togo : reprise dans l'incertitude du dialogue

23 mars 2018

Après plusieurs semaines d’interruption, les travaux du dialogue inter-togolais ont repris ce vendredi, à Lomé, en présence du facilitateur, le président ghanéen. Les différentes parties campent sur leurs positions.

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Proteste in Togo gegen Gnassingbe ARCHIV
Image : picture alliance/AA/ Alphonse Ken Logo

"Nous exigeons le rétablissement de la constitution de 1992 et le vote de la diaspora. Ensuite on continuera à débattre." (Kossi Sama, Sg du PNP)

L'opposition avait suspendu ses manifestations hebdomadaires pendant le déroulement du dialogue avec le pouvoir. Se sentant flouée, elle a menacé la semaine dernière de battre le rappel de ses troupes. C’est pourquoi, en début de semaine, les partenaires internationaux du Togo, l’Union européenne et les ambassades de France, d'Allemagne et des Etats-Unis, ont pressé l’opposition et la majorité au pouvoir de reprendre au plus vite le dialogue afin de trouver un modus vivendi.

Arrivé ce vendredi, en début de matinée à Lomé, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a entrepris des consultations bilatérales avec les différentes parties qui campent sur leurs positions. Ce qui laisse planer le risque d’un échec de ces négociations.

Positions antagonistes

"Si le médiateur ne réussit pas, alors on repart à zéro" (Kag Sanoussi, expert en Gestion des conflits)

Le président de l’Institut international de gestion des conflits reconnait que la tâche n’est pas facile pour le facilitateur ghanéen.

"Il y a deux positions antagonistes très fortement marquées. Et aujourd'hui, vu la situation au Togo, aucun des camps ne voudrait perdre la face. Et donc, c'est à la médiation de proposer la solution de compromis. S'il ne réussit pas aujourd'hui, alors on repart à zéro. Ce n'est pas facile, je le reconnais. Mais c'est pour ça qu'on a besoin des médiateurs. Si c'était facile, on n'aurait pas besoin d'eux" estime  Kag Sanoussi.

L’opposition reste constante

Les revendications de l’opposition à ce dialogue restent les mêmes. Elle exige, notamment, une décrispation du climat politique, avec la libération des prisonniers politiques. Exigences à laquelle s’est plié en partie le pouvoir togolais le mois dernier.

Mais le secrétaire général du PNP, le Parti national panafricain, Kossi Sama, a rappelé son exigence principale.

Togo Protest #Faure Must Go
Image : Getty Images/AFP/P. U. Ekpei

"Le rétablissement de la constitution de 1992 et le vote de la diaspora. Et tous les Togolais, aujourd'hui, sont convaincus que leur constitution est  celle de 1992. Et ils demandent le retour de cette constitution. Maintenant, il faut que le pouvoir en face accepte le retour de la constitution, ensuite on continuera à débattre."

Contactée par la DW, une source proche de la délégation gouvernementale à ce dialogue a rappelé qu'un retour à la constitution de 1992 n'est pas contradictoire avec un nouveau mandat du président Faure Gnassingbé.

"Si la Constitution de 1992 est réinstaurée, le président  Faure Gnassingbé qui en est aujourd'hui à son troisième mandat, pourra briguer un quatrième mandat en 2020, à l’expiration de celle-ci, puisque les compteurs seront remis à zéro", nous a confié cette source.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona