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Accord sur les exportations de céréales ukrainiennes

Marco Wolter | Avec agences
22 juillet 2022

Les exportations des céréales bloquées en Ukraine pourraient reprendre rapidement. Un accord a été signé pour garantir la sécurité des navires marchands.

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Antonio Guterres et Recep Tayyip Erdogan à la cérémonie de signature de l'accord
La Turquie menait depuis des semaines la médiation entre Kiev et MoscouImage : OZAN KOSE/AFP

Après des semaines de négociations, l'Ukraine et la Russie ont signé ce vendredi (22.07) des accords avec la Turquie et les Nations unies pour reprendre les exportations de céréales depuis les ports ukrainiens en mer Noire.  

L’accord court sur quatre mois, pendant lesquels les navires marchands devront être considérés comme neutres et ne peuvent être attaqués.  

Le deal se faisait de plus en plus urgent : selon le Programme alimentaire mondial, quasiment 50 millions de personnes supplémentaires souffrent d’une faim aigue depuis le début de la guerre en Ukraine.  

Le ministre ukrainien des Infrastructures signe l'accord avec la Turquie et l'Onu
L'Ukraine n'a pas voulu signer un accord bilatéral avec la RussieImage : REUTERS

La guerre en Ukraine dure depuis six mois et les exportations de céréales ukrainiennes sont au point mort, faisant grimper les prix dans le monde entier, menaçant la sécurité alimentaire déjà très fragile dans de nombreux pays, notamment africains, que ce soit à cause de conflits ou de vagues de sècheresse provoquées par les effets du changement climatique.   

Libérer les silos 

Près de 25 millions de tonnes de blé et d’autres céréales sont ainsi bloquées dans les ports ukrainiens donnant sur la mer Noire, alors qu’il faut libérer les silos pour la nouvelle récolte. Plus de six millions de tonnes de céréales ont déjà été récoltées selon le gouvernement ukrainien.   

Jusque-là, impossible pour un bateau marchand de passer, d’une part parce que des navires de guerre russe se trouvent au large et d’autre part, parce qu’il y a des mines posées par Kiev pour éviter un débarquement russe.   

Depuis plusieurs semaines la Turquie s’était posée en médiateur dans cette crise : entre Kiev, Moscou et sous l’égide des Nations unies.   

Une femme travaille dans une zone de chargement de céréales à Melitopol
Les silos doivent être libérés d'autant plus rapidement, que la nouvelle récolte est en coursImage : Uncredited/AP/dpa/picture alliance

Plusieurs réunions de haut niveau à Istanbul n’avaient pas abouti. Cette-fois, un accord a été trouvé. Les textes ont été signés tout à l’heure lors d’une cérémonie dans un somptueux palais sur les rives du détroit du Bosphore, en présence du secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.   

Couloirs sécurisés 

Comme l’Ukraine n'a pas voulu signer le moindre document avec son envahisseur, les délégations ukrainiennes et russes ont chacun conclu le même accord mais seulement avec la Turquie et l’Onu.   

Le dispositif prévoit des "couloirs sécurisés" pour les navires marchands en mer Noire, à partir de trois ports, dont le principal, celui d’Odessa. Chaque partie s'est engagée à ne pas attaquer ces bateaux.  

En revanche, l’idée de déminer la mer Noire, comme l’avait proposé la Turquie au début de la médiation, a été abandonnée.  

De son côté, la Russie a obtenu que ses exportations de céréales soient exemptées de toutes sanctions internationales.   

La relance des exportations pourrait intervenir dans les prochains jours.  

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rappelé que la guerre en Ukraine "n’affecte pas seulement les parties impliquées dans le conflit, mais bien l’humanité tout entière."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais