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La peur de la mpox chez les travailleuses du sexe à Kinshasa

Merveille Assani
7 octobre 2024

L'épidémie de mpox continue en RDC. Les prostituées font partie des personnes les plus exposées. Reportage dans le quartier de Pakadjuma, à Kinshasa.

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Des travailleuses du sexe, de nuit, à un rond-point (illustration)
Les prostituées sont très exposées à la contagion par le mpoxImage : Ricotti/Fotogramma/ROPI/picture alliance

En République démocratique du Congo, la campagne de vaccination contre la mpox qui a été officiellement lancée ce week-end se poursuit notamment dans le Sud-Kivu, l'une des provinces les plus touchées par l'épidémie. Cette campagne cible notamment les personnes à risque comme les travailleuses du sexe chez qui la maladie a des répercussions particulières. 

À Kinshasa, des cas de mpox ont été signalés ces derniers mois au quartier de Pakadjuma, où la prostitution est importante. L'arrivée de la maladie, hautement contagieuse, inquiète les travailleuses du sexe.  

"Je ne veux pas attraper cette maladie"

Dans le quartier de Pakadjuma, à Kinshasa, le virus mpox et ses symptômes visibles effraient. La maladie inquiète d'autant plus les travailleuses du sexe, comme Laurianne Menyanga, une prostituée âgée de 23 ans, que le virus se transmet par contact direct.

"J'ai aperçu des gens avec des éruptions cutanées mais je ne savais pas que c'était ça la mpox, j'ai peur. Que vais-je faire maintenant pour gagner de l'argent ? J'aimerais savoir comment faire pour ne pas attraper cette maladie."

Une autre travailleuse de sexe, qui requiert l'anonymat, exprime sa frustration face au manque de sensibilisation autour de la maladie.

#PasSansElles: quitter la prostitution pour entreprendre

Des contacts directs lors du rapport sexuel

Prosper Djiguimde de l'Unicef, coordonnateur pour la réponse de l'épidémie mpox en RDC, confirme que les personnes qui ont des partenaires multiples sont particulièrement exposées, comme c'est le cas pour les prostituées :

"Lors de rapport sexuels, il y a un contact intime au niveau des organes génitaux. Et si vous avez des lésions génitales, les virus qui sont aux niveaux de ces lésions génitales contaminent aussi facilement de qu'il y a ce contact étroit lors de rapport sexuel."

Un commentaire scientifique publié dans la revue The Lancet en mai dernier indique que, dans la région du Sud-Kivu, où l'épidémie a débuté le 28 septembre 2023, 29 % des patients répertoriés  jusqu'au 3 mars 2024 étaient des travailleuses du sexe, soit près d'un malade recensé sur trois.

Des préservatifs pour se protéger ?

Certaines travailleuses de sexe tentent malgré tout de se prémunir d'une contamination.

"Chaque jour je peux coucher avec cinq ou sept hommes et pour assurer ma protection, j'utilise des préservatifs. A défaut, je demande à mon client de le faire. C'est le seul moyen que j'utilise pour me protéger."

Mais la meilleure protection contre le virus Mpox, c'est se faire vacciner souligne le docteur Prosper Djiguimde.

Mais la campagne de vaccination a débuté le samedi 5 octobre à Goma, dans l'est du pays. Pour l'instant, la capitale congolaise ne figure pas parmi les zones prioritaires.

Vue aérienne de Kinshasa
Merveille Assani Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique