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Crise Rwanda-RDC : la facilitation française

22 septembre 2022

Ce que doit faire la France pour réussir sa médiation entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame.

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Rencontre entre Emmanuel Macron, Felix Tshisekedi et Paul Kagame en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies
La médiation française va-t-elle aider à sortir de la crise rwando-congolaise?Image : Ludovic Marin/AFP/Getty Images

Lors de sa prise de parole à la 77e Assemblée générale des Nations unies, le président congolais Félix Tshisekedi a accusé à la tribune de l'Onu son voisin le Rwanda d'"agression" militaire et d'occupation" dans l'est de son pays, via notamment le soutien présumé de Kigalià la rébellion armée du M23.

Invités par le président français Emmanuel Macron, Paul Kagame et Felix Tshisekedi ont convenu d’agir de concert pour obtenir au plus vite l'application des dispositions du processus de Luanda, le retrait du M23 et le cantonnement de ses combattants hors de la zone de Bunagana. 

Ceci avec l'appui des Nations unies, de leurs partenaires de la Communauté d'Afrique de l'Est et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

"Nous aimerions que la France puisse être neutre" (Chantal Faida)

Une facilitation qui renoue les liens

Bob Kabamba, professeur de sciences politiques à l’université de Liège en Belgique estime que le rôle de la France dans cette crise rwando-congolaise serait plutôt de l’ordre de la facilitation pour permettre de rétablir des canaux directs de discussion entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame

"La médiation française, on pourrait tout simplement la qualifier de facilitatrice, explique le professeur. C’est-à-dire qu’elle essaye simplement de remettre un peu de confiance entre Félix Tshisekedi et Paul Kagamé, en vue de pouvoir aider les processus de Luanda et de Nairobi à pouvoir avancer et aboutir. Quand on parle de facilitation, cela signifie qu’on fait une médiation au moment où les discussions, les négociations sont bloquées. On fait toujours appel à une tierce personne, à une organisation voire à un pays pour essayer de remettre de la confiance entre les belligérants, " analyse l’enseignant.

Médiations et crise de confiance?

Pour sa part, Chantal Faida, coordinatrice de l’Asbl Uwema spécialiste des questions de gouvernance, sécurité et leadership féminin, rappelle qu’il y a déjà eu plusieurs médiations par le passé et qu’elles sont loin d’avoir apporté des résultats satisfaisants : "Nous aimerions que la France puisse être neutre, qu’elle ne prenne partie ni pour le Rwanda, ni pour la RDC", espère-t-elle.

Chantal Faida voudrait que la France "puisse voir la vérité en face parce que ce sont les richesses de la RDC qui sont visées dans toutes les crises que nous vivons depuis plus de deux décennies". Elle appelle de ses voeux aussi "un changement dans la coopération sous-régionale" en vue d'une paix durable. "La RDC doit s’assumer c’est-à-dire qu’elle doit fournir des ressources suffisantes à son armée et à ses forces de sécurités et également redoubler d’effort pour que sa diplomatie soit agissante, "  explique également l’activiste à la Deutsche Welle.

Bunagana 100 jours... et après ?

Ce 21 septembre, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, des militants se sont réunis à Kinshasa pour dénoncer les 100 jours d’occupation de Bunagana, au Nord-Kivu, par le M23.

De son côté, le prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, a déploré cette occupation et l’inaction du gouvernement congolais ainsi que l’indifférence de la communauté internationale. 

A Rutshuru, dans le Nord Kivu, ce jeudi [22.09.22], une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'une manifestation organisée pour réclamer la libération des zones occupées par les rebelles du M23.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash