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La RDC rend hommage aux victimes de massacres

2 août 2024

La République démocratique du Congo commémore la journée du génocide congolais à Kisangani, alors que la partie Est du pays est toujours confrontée à la guerre, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.

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D Congo | Nord-Est de l'Ituri | Violations des droits de l'homme
Les victimes des massacres perpétres dans l'est de la RDC et l'Ituri reçoivent très peu de soutien ( ou pas ) de la part du gouvernement central.Image : Tom Peyre-Costa/NRC

C'est un deuil national qui est en cours depuis ce jeudi dans tout le pays. La cérémonie commémorativeaura lieu ce vendredi à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. 

Une ville où des milliers de Congolais ont été massacrés en 2000, lors de la guerre de six jours entre les armées rwandaise et ougandaise. Et c’est pour ne pas oublier, les victimes de massacre que cette journée a été instaurée. Pour le professeur Kiangu Sindani, historien et enseignant chercheur à l'université de Kinshasa, un devoir de mémoire s’impose pour que ces violences ne se reproduisent plus en RDC.

"Les Congolais ont un devoir de mémoire d'autant plus que ces millions des morts ont droit à cette mémoire. Il faut que les Congolais eux-mêmes documentent cette histoire violente pour l'établir parmi les autres génocides étudiés en vue de la sortir de l'oubli du temps dans lequel les autres l'ont enfermée."

Goma, un camp de réfugiés après l'explosion d'un obus.
La violence et les violations des droits de l'homme ont entraîné une crise humanitaire Image : Moses Sawasawa/AP Photo/picture alliance

Même si un devoir de mémoire s’impose, c’est difficile de qualifier les tueries de 2000 à Kisangani de génocide qui constitue un crime contre l'humanité tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux. 

Le cabinet du président Félix Tshisekedi a annoncé que le chef de l'État ne serait pas présent à Kisangani à cause des soucis de santé.

La cérémonie sera plutôt dirigée par la Première ministre Judith Suminwa. De leur côté, les organisations de la société civile se dissocient de l'organisation de cette journée commémorative.

Rescrudescence de la violence

Les Congolais commémorent la journée du genocost alors que le nombre des victimes de guerre ne fait qu'augmenter. Le Nord-Kivu enregistre des milliers des morts et des déplacés dans les affrontements qui opposent l'armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. 

RDC, l'armée congolaise fait face à plusieurs groupes armés.
L'armée congolaise doit combattre de nombreux groupes armés dont le M23 soutenu par le Rwanda, selon l'ONU. Image : Tom Peyre-Costa/NRC

Dans la même province on retrouve les armées ougandaise et congolaise qui sont à la recherche des combattant des forces démocratiques alliés, les ADF, alors qu'en Ituri il y a autant de groupes armés, notamment la coopérative de développement du Congo, la CODECO, qui terrorisent les habitants.

L'opposition congolaise soutient la commémoration de ce jour. Mais elle souligne que le pouvoir de Felix Tshisekedi ne joue pas son rôle, comme l'explique Hervé Diakese, porte-parole d'Ensemble pour la République, le parti de Moïse Katumbi.

"Le rôle de tout gouvernement est de garantir l'intégrité de son territoire et d'assurer la protection de ses concitoyens. Donc si l'on est jugé à cette ??? là on doit constater que jusqu'ici, au-delà des discours, les gestes ne suivent pas réellement. Ça c'est sans polémique politicienne. La question liée à la sécurité va au-delà de la simple question de silence des armes."

Nos tentatives pour recueillir la réaction du gouvernement, que ce soit au ministère de la communication ou celui de l'intérieur, sont restées vaines.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze