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Réactions suite à la liberté provisoire de Hissène Habré

Georges Ibrahim Tounkara
7 avril 2020

L’ancien président tchadien, Hissène Habré, est libre depuis lundi (06.04.2020) pour deux mois. Une liberté sous surveillance qui lui a été accordée en raison de la pandémie de Covid-19.

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Hissene Habre
Image : AFP/Getty Images

"Nous veillerons à ce que les termes de ce transfert soient respectées" (Seydou Gassama, Amnesty Senegal)

La mesure prise par les autorités judiciaires sénégalaises a indigné Clément Abaifouta, président de l’Association des victimes de Hissène Habré, ainsi que l’avocate tchadienne Jacqueline Moudeina, tous deux en première ligne dans le combat qui a abouti en 2017 à la condamnation de Hissène Habré. 

Assane Dioma Ndiaye, un des avocats des victimes de Hissène Habré, dit comprendre ces colères. Mais pour lui, il s’agit d’un geste humanitaire sans incidences sur la peine infligée à l’ex-président tchadien.  

"Cela été un coup de massue pour les victimes d’apprendre que Hissène Habré a été libéré. Mais très vite, l’Etat du Sénégal a précisé qu’il s’agissait d’une autorisation de rejoindre son domicile le temps que le Covid-19 s’estompe. Si la grâce doit être accordée à monsieur Habré, cela sera du ressort de l’Union africaine", indique l'avocat. 

Seydou Gassama, directeur exécutif d'Amnesty international, affirme pour sa part qu’il faudra veiller à ce que cette libération soit bien provisoire.  "Nous n’avons pas été surpris parce que depuis des semaines de nombreuses personnes influentes appelaient à ce que la grâce lui soit accordée car il est très âgé. Nous veillerons à ce que les termes de ce transfert soient respectées et qu’il retourne en prison au bout de ces 60 jours", soutient-il.

  

Réactions au Tchad 

Que dit le  gouvernement tchadien de cette décision de la justice sénégalaise ? Djimet Arabi, ministre tchadien de la Justice, estime que  "c’est une décision prise par l’administration d’un état souverain". "Nous ne pouvons que prendre acte de cette décision pour des raisons humanitaires", affirme le ministre tchadien de la Justice.  

Sur l’autorisation de sortie de deux mois qui a été remise à Hissène Habré, il est mentionné que celui-ci, âgé de 79 ans, ne pourra quitter son domicile que  sur autorisation et pour une visite médicale. 

Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Il a été condamné en 2017 à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l’humanité. 
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle