PISA: le système scolaire allemand sur la sellette
6 décembre 2004« Les élèves allemands ne sont ni meilleurs ni pires ». Ainsi titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui constate que par rapport à la précédente évaluation il n’y a pas lieu de s’inquiéter : en mathématique et en science naturelle les résultats sont en hausse. Et il puis faut cesser d’attribuer les lacunes des élèves à la qualité des enseignants ou du système continue le journal : concernant par exemple l’allemand pour les jeunes étrangers, les difficultés tiennent plutôt au manque d’engagement des intéressés qui vivent à l’écart de la société. Quant aux d’élèves incapables de lire et de compter correctement à l’issue de leur courte scolarité, leur nombre est encore trop important. Mais le test a eut lieu avant la réforme de l’automne 2003; par conséquent qu’il ait avéré le lien entre le milieu familiale et le succès scolaire, n’est pas une surprise.
Autre son de cloche dans la Tageszeitung de Berlin qui distribue des notes aux ministres de l’éducation. Pour le soutien social et l’égalité des chances : zéro pointé ; pour l’aide aux élèves à risque et aux enfants d’immigrés : zéro également. Mathématiques : huit sur vingt. Lecture et explication de texte : 5 sur vingt. Depuis trois décennies, de solides études scientifiques étayent la thèse de la détermination du profil scolaire par la provenance sociale. Dans aucun pays le rééquilibrage se fait plus mal qu’en Allemagne, affirme le quotidien. Et selon lui, cela tient aussi à la bataille de compétence que se livrent au sujet de l’éducation le gouvernement et les états fédéraux.
Il est temps de chambouler le débat sur l’enseignement, conseille de son coté la Frankfurter Rundschau. La société allemande, ne serait-ce que pour des raisons économiques, ne peut se permettre de continuer à s’écarteler. La politique de l’éducation, seule, n’est pas en mesure de stopper cette évolution néfaste. Mais elle pourrait être l’aiguillage amorçant un demi-tour. Il suffit de vouloir une politique scolaire intégrant les plus faibles.
Pour la Süddeutsche Zeitung, l’état navrant du paysage de l’enseignement est à mettre au compte du système. L’orientation après seulement quatre ans de cursus commun, vers une des trois formes d’établissement scolaire fortement hiérarchisées, est la source de tous les maux. La « gesamtschule » qui regroupe toutes les formes en une avec des cours toute la journée, ne peut être généralisée - d’autant que beaucoup de parents ne l’accepte pas. La solution pour le journal : Six ans de cours préparatoires menant vers un modèle à deux voies. Certaines régions s’y sont déja mises par manque d’élèves. Aux autres de suivre.