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Mali : la violence fait fuir les populations de Ménaka

21 juin 2022

Trois jours de deuil national ont été décrétés après des attaques djihadistes qui ont fait au moins 132 morts dans la région de Bandiagara. La situation reste aussi critique dans la région de Ménaka.

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La situation sécuritaire s'est récemment "fortement détériorée" dans la région de Gao, et de Ménaka, a indiqué dans son dernier rapport le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
La situation sécuritaire s'est récemment "fortement détériorée" dans la région de Gao, et de Ménaka, a indiqué dans son dernier rapport le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Image : Hans Lucas/IMAGO

A en croire l'un des porte-paroles du mouvement armé Gatia, les quatre cercles de la région de Ménaka (nord-est) se sont vidés de leur population. On parle de 90.000 personnes déplacées. 

Selon la même source, en trois mois, plus de mille civils auraient été tuées dans la zone dite des "trois frontières". 

"La situation est très critique parce que les éleveurs ne peuvent plus rester chez eux. Tout le monde a été contraint, pour ceux qui ont eu la chance de survivre, d'aller vers la ville de Menaka. Dans les jours à venir, si rien n'est fait, tous les habitants de la région vont se retrouver au chef-lieu de la région. Donc la situation est très critique", témoigne Fahag Ag Mahmoud, le secrétaire général du Gatia. 

Exode des populations 

Une situation très critique qui fait donc fuir les populations, laissant champs et bétails derrière elles afin d'échapper aux atrocités du groupe Etat islamique au grand Sahara. Celui-ci a récemment affirmé avoir tué plus de 145 combattants du Mouvement pour le salut de l'Azawad et du Gatia à Menaka.  

Faux, nous répond Fahag Ag Mahmoud, secrétaire général du Gatia, qui refuse pourtant de donner des détails sur les pertes enregistrées par son groupe armé.

"Ce bilan est faux. On parle de la situation humanitaire et non du bilan des batailles. Les gens qui font la guerre, ils gagnent, ils meurent etc... Et donc, est-ce qu’il y a plus de combats en ce moment ? Il y en a par-ci, par-là", poursuit-t-il. 

Lire aussiLe Mali peut-il juridiquement se retirer du G5 Sahel ? 

Mercredi dernier, le Mouvement pour le salut de l'Azawad a affirmé que 22 personnes avaient été tuées par "des hommes armés" dans la localité d'Izingaz, dans la région de Ménaka. Mais aucune autre source n'a confirmé l'information.  

Enfin, dans le centre du Mali, plus de cent civils ont été tués samedi dans trois villages lors d'attaques attribuées à des djihadistes. Les tueries ont été perpétrées à Diallassagou et dans deux villages proches, Diaweli et à Dessagou. Des violences qui se sont poursuivies hier, lundi, selon des témoins joints par la DW.