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Négociations pour la libération des 46 soldats ivoiriens

Mahamadou Kane
10 octobre 2022

Des médiateurs africains dépêchés à Bamako pour négocier la libération des militaires ivoiriens considérés comme des mercenaires par le Mali.

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Montage photo montrant Assimi Goïta et Alassane Ouattara
Les négociations n'ont pas abouti pour obtenir la libération des militaires ivoiriens détenus au Mali

Au Mali, cela fait désormais trois mois que 46 militaires ivoiriens - ils étaient au départ 49 – considérés par la junte militaire comme des ‘'mercenaires'', sont détenus.  La Côte d'Ivoire exige leur libération et conteste le fait qu'il s'agisse de mercenaires.

D'intenses échanges diplomatiques ont été menées jusque-là afin de trouver une issue à ce différend. Mais pour l'instant, aucun accord n'a été trouvé, le blocage portant sur des demandes jugées irrecevables par la Côte d'Ivoire, comme l'extradition de responsables politiques maliens ou encore le versement d'une somme d'argent en échange de la libération des militaires.

Des présidents, des leaders religieux

Les présidents Macky Sall du Sénégal, Nana Akufo Addo du Ghana, Adama Barrow de la Gambie ou encore Julius Maada Bio de la Sierra Leone sont les quatre chefs d'Etat ouest-africains dépêchés par la médiation togolaise ou par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest à Bamako pour tenter de trouver, en vain, un accord avec les autorités de transition sur la libération des militaires ivoiriens incarcérés à Bamako

D'autres médiations des leaders religieux et coutumiers maliens et ivoiriens ont également eu lieu. 

Entretemps, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a envoyé à son tour des émissaires chez le cherif de Nioro du Sahel, un influent leader religieux. 

Juridiciarisation de l'affaire

Selon l'analyste politique Bakary Traoré, la judiciarisation de l'affaire pourrait constituer un frein à un éventuel dénouement heureux : "C'est-à-dire que l'affaire est passée au niveau de la justice. Et, qui dit justice, dit sentence. Le dossier doit donc suivre toute la démarche nécessaire avant d'aboutir à l'étape de la sentence. Ce qui demanderait du temps. D'où justement à mon avis, le fait que les choses ne peuvent être bousculées à un certain niveau."

Militaires ivoiriens au lancement de l'opération Flintlock 2022 (archive)
Les militaires ivoiriens détenus à Bamako sont considérés par les autorités maliennes comme des mercenairesImage : ISSOUF SANOGO/AFP/Getty Images

Un silence prudent

En marge de la visite, le 6 octobre dernier, du président togolais Faure Gnassingbé, médiateur désigné dans l'affaire des militaires ivoiriens chez son homologue Alassane Dramane Ouattara, Abidjan avait affirmé que la libération de ses soldats serait, je cite ‘' imminente ''.

Aly Tounkara, directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel, préfère jouer pour sa part, la carte de la prudence. 

"On assiste à défaut de l'arrêt, à la suspension des sorties fracassantes de part et d'autre, note Aly Tounkara. Clairement, il est permis de nourrir l'espoir d'une éventuelle libération. Mais à ce niveau, devrions-nous rester dans un optimisme prudent ? Quand on sait que les raisons qui sous-tendent le blocage de ces militaires dans le contexte malien reste mystérieux. De même, également, le probable timing de libération reste à son tour hasardeux." 

Le 10 juillet dernier, 49 soldats ivoiriens ont été interpellés à l'aéroport de Bamako puis placés sous mandat de dépôt quelques jours plus tard pour "atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat".