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Vigilance accrue et sécurité renforcée à Bamako

19 septembre 2023

Depuis quelques semaines, les autorités maliennes ont relevé le niveau de sécurité autour des points stratégiques face au regain de tension dans le nord du pays.

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Mali I Assimi Goita, président de la transition malienne
Les tensions dans le nord du Mali font craindre des attaques terroristes à BamakoImage : Fatoma Coulibaly/REUTERS

Les combats opposent depuis quelques jours l’armée malienne à des groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015.

Ce regain de tension pourrait s’étendre à la capitale où l’on redoute des attaques terroristes même si les informations faisant état d’une attaque à la voiture piégée déjouée à Kati kôkô-plateau ont  été démenties par les autorités de transition.

Mais les FAMa, les forces armées maliennes, sont en alerte maximale pour déjouer tout attentat terroriste visant Bamako et qui pourrait réveiller les mauvais souvenirs des attaques du Radisson Blu et du restaurant La Terrasse, qui avaient fait, en 2015, 25 morts. 

L'hôtel Radisson Blu à Bamako au Mali
En 2015, les attentats à l'hôtel Radisson Blu avaient ému l'Afrique et le monde.Image : Jerome Delay/AP Photo/picture alliance

Risque d'attaques terroristes 

De telles opérations à Bamako sont bien plausibles selon Aly Tounkara, directeur exécutif du Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel qui insiste en revanche sur le fait que les attentats jihadistes pourraient porter un coup à l’image des groupes signataires de l’accord d’Alger : 

"Les mouvements armés ont beau été dans une logique très guerrière, ils tiennent par moment et par endroit à soigner leur image en termes d'adhésion et de communauté à leur projet indépendantiste. D'où toute la prudence de s'attaquer aux centres urbains. Est-ce que ces attaques-là, si elles venaient à se perpétuer par exemple dans les centres commerciaux et dans les lieux de retrouvailles, est-ce qu'en dernier ressort les mouvements armés ne finiraient pas par perdre toute crédibilité ou toute légitimité."

On sait que l'on va pleurer, mais on ne sait pas quand...

Un avis que partage aussi le sociologue et analyste sécuritaire Mohamed Amara, auteur d'une tribune intitulée : on sait que l'on va pleurer, mais on ne sait pas quand : "Bien sûr, rappelez-vous, il n’y a pas très longtemps, il y a le camp de Kati, là où réside le président de la transition, Assimi Goîta qui a été visé par une attaque kamikaze. Donc, il y a effectivement, je pense, un communiqué de la sécurité d'Etat du 1er septembre qui demande aux différentes unités de faire attention parce qu'il y a ce risque d'attentat kamikaze comme on l'a vécu par le passé." 

Après son bras de fer avec la Cédéao et la France dont les troupes ont quitté le nord du pays, les autorités de transition ont également demandé et obtenu le départ de la Minusma, la force multinationale intégrée de l'Onu, au plus tard à la fin de cette année. 

Un retrait qui pourrait favoriser une résurgence des groupes armés et terroristes dans le nord du pays. 

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent