Les gros titres de la presse allemande
28 juillet 2008En première page de die Welt, une photo du ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, en compagnie de plusieurs soldats dans un hélicoptère, près de Masar-i-Sharif en Afghanistan. Lors d'une rencontre avec le président afghan Hamid Karzaï, le chef de la diplomatie allemande a déclaré : « Je peux vous assurer que nous aussi regardons d'un œil inquiet le Pakistan voisin. »
A Kaboul, samedi, Frank-Walter Steinmeier a pour la première fois publiquement parlé du Pakistan comme d'une menace pour la stabilité de l'Afghanistan, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Malgré la présence d'un nombre grandissant de soldats de l'Otan, la situation sécuritaire dans le pays ne s'est pas améliorée mais dégradée. De hauts officiers signalent que les attaques de rebelles taliban et d'autres groupes sur des cibles militaires ou civiles ont augmenté de 40% au cours des derniers mois, particulièrement dans les provinces de l'est, le long de la frontière avec le Pakistan.
Berlusconi déclare l'état d'urgence face aux clandestins, titre la Süddeutsche Zeitung. Qu'il s'agisse de la justice, des ordures, de la criminalité ou des immigrants, le gouvernement italien ne réagit plus que par état d'urgence, écrit le quotidien. Mais c'est une illusion de croire que le problème de l'immigration clandestine peut être réglé par des mesures d'exception. Ceux qui fuient l'Afrique par la mer ne se laissent pas dissuader par la menace de la noyade et ce ne sont pas non plus les camps d'internements et les expulsions qui les retiendront.
Perspectives moroses pour les Jeux Olympiques, titre la Tageszeitung. Pékin n'a jamais été aussi propre et aussi calme. Le smog, le nuage de pollution, est toujours là, mais les habitants espèrent qu'il se sera dissipé d'ici le début des Jeux. Tout cela cache une vérité bien moins belle à voir : des centaines de milliers de travailleurs migrants ont dû quitter la capitale. Plusieurs défenseurs des droits civils, notamment Hu Jia, sont en prison. D'autres ont été emmenés hors de Pékin pour qu'ils ne puissent pas entrer en contact avec les journalistes étrangers. Le parti communiste veut présenter au monde des jeux parfaits, une Chine parfaite et une capitale parfaite. Et pour cela, il se débarrasse de tout ce qui pourrait fausser cette impression.