Les gros titres de la presse allemande
9 mai 2008La Russie tout d'abord dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung : Poutine est le nouveau Premier ministre, la dernière pièce du puzzle a trouvé sa place, le double règne Poutine-Medvedev peut commencer. Le fait que le nouveau chef de gouvernement veuille axer sa politique sur la lutte contre l'inflation et sur la baisse des impôts pour les entreprises pétrolières correspond à la tradition : le Premier ministre est avant tout responsable de l'économie. Si Vladimir Poutine réalisait ce qu'il a annoncé, à savoir exercer une politique de croissance durable, ce serait à saluer. En tant que président, il ne l'a pas fait.
Die Welt commente la situation en Birmanie. La protection de la population en cas de guerre ou autre catastrophe est à vrai dire la raison d'être de tout gouvernement. C'est le contrat social qui constitue leur base. Même des régimes non-démocratiques se sentent normalement tenu de remplir ce devoir élémentaire. C'est pourquoi il est si choquant de voir avec quel cynisme la junte militaire birmane joue avec la vie de son peuple.
Peut-on et doit-on forcer un régime autoritaire à accepter une aide internationale ? C'est la question que se pose la Tageszeitung. Pour la junte, la survie politique est la priorité absolue. Le désarroi des survivants et la frustration des humanitaires sont compréhensibles. Mais selon le journal berlinois, ceux qui politisent trop la question de l'aide à apporter à la Birmanie nuisent aux victimes. Cela ne fait qu'accroitre la méfiance de la junte et rendre difficile l'aide à venir. A l'inverse une coopération confiante pourrait être un moyen d'ouvrir le pays et de l'initier aux standards internationaux.
« Le concours du plus faible » titre enfin la Süddeutsche Zeitung, à propos de la désignation d'un candidat à la chancellerie pour le parti social-démocrate. Le pire auquel doit s'attendre le SPD, c'est de passer dans l'opposition. Dans ce cas, certains, ceux qui sont réalistes, s'attendent à un changement de direction du parti, une guerre de succession acharnée, des querelles sur la ligne politique. Ils redoutent la fin du parti populaire social-démocrate. Kurt Beck, selon beaucoup de ses collègues, n'a ni les capacités ni l'approbation publique nécessaire pour éviter un tel destin. Et on ne peut pas garantir que Frank-Walter Steinmeier ferait mieux pour sa toute première campagne. En tout cas, conclut la SZ, que le SPD sorte prochainement de la misère, n'est pas à prévoir.