Les gros titres de la presse allemande
11 avril 2008Die Welt commente la querelle au sein du gouvernement allemand concernant la mise en place du budget 2009. Le ministre des Finances, Peer Steinbrück, menace de retirer leurs compétences budgétaires à quatre ministères.Le social-démocrate n'est pas du genre à copiner. Ainsi il devrait pouvoir vivre avec le fait que sa popularité soit actuellement au plus bas parmi certains membres du cabinet. Si son projet sera une réussite ou un échec, c'est une décision que tient la chancelière entre ses mains.
Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung le ministre n'a pas pensé sa stratégie à long terme. Le jeu qui consiste à attaquer deux ministères de chaque parti de la coalition au pouvoir, la CDU et le SPD, n'atteint pas l'effet escompté : parmi les personnes attaquées figure Michael Glos, ministre de l'Economie et de la Technologie, dont le parti, la CSU, n'est pas annexe, mais le troisième parti du gouvernement. Et si Peer Steinbrück a pensé que sa patronne, la chancelière, devait prendre des gants en tant que présidente de l'Union démocrate-chrétienne, cela semble plus que douteux. Au final, affirme la FAZ, il peut se réjouir s'il ne perd pas la face à l'issue de cet épisode.
Jacques Rogge, président du Comité olympique international, confirmait hier à Pékin ce que le monde perçoit depuis déjà plusieurs semaines comme une crise du mouvement olympique. La Süddeutsche Zeitung s'intéresse ainsi aux déclarations du CIO, qui pour la première fois a rappelé au pays organisateur son engagement moral. La stratégie de la Chine dégénère, selon le quotidien. Ses réactions montrent aux derniers rêveurs qu'avec ces Jeux, elle n'avait rien d'autre derrière la tête que la mise en scène d'une auto-glorification. Cela n'a pas pu échapper au Comité qui depuis l'attribution des JO à la Chine en 2001, veut avoir observé tous les prétendus progrès épatants du pays dans le domaine des droits de l'homme. Le CIO, de l'avis de la SZ, ne peut pas faire comme s'il était surpris de la conduite agressive et de la tolérance zéro de Pékin.
La Tageszeitung enfin, propose une analyse de la situation au Zimbabwe. Robert Mugabe a accompli dans son pays une œuvre cynique et surréelle. Face à sa défaite électorale, le président n'a pas désespéré. Sa stratégie est encore plus grossière et culottée. Il n'y a tout simplement pas de résultats des élections et le gouvernement reste en place, même s'il a perdu. Robert Mugabe, estime le journal berlinois, utilise l'instrument de l'élection démocratique de façon complètement absurde.