Les grands titres de la presse allemande
10 avril 2008La Tageszeitung consacre sa Une au système de santé en Allemagne. L'augmentation des salaires pour les médecins et les infirmières aggrave la situation. Un hôpital sur trois est menacé d'insolvabilité. Apparemment, commente le journal, il fallait une crise financière de cette ampleur pour ouvrir les yeux aux politiques et aux économistes. Ils comprennent maintenant que les marchés financiers internationaux relèvent non seulement s'un système extrêmement complexe, mais aussi très instable. Pour trouver une solution, il faut aussi aller à la source du problème, à savoir la crise immobilière aux Etats-Unis. La sortie de la crise n'est pas pour tout de suite, affirme le quotidien. Mais si dorénavant, il n'y a pas que Attac ou des économistes alternatifs pour travailler à un meilleur contrôle des marchés mondiaux, c'est tant mieux. A l'avenir, une crise similaire nous sera alors peut-être épargnée.
Le fonds de financement pour la santé qui doit être mis en place en janvier 2009 provoque la controverse. Le projet de la grande coalition chancelle, observe die Welt. Certes, il est vrai que le fonds de santé, tel qu'il est conçu actuellement, n'est pas la meilleure solution, de l'avis du journal. Mais lorsqu'on est fondamentalement en opposition - référence aux deux grands partis du gouvernement - on ne peut pas non plus régler le problème mieux que ça.
Côté international, la Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse à la politique menée par les Etats-Unis en Irak. On ne peut pas reprocher aux démocrates Hillary Clinton et Barack Obama de fustiger le président pour sa politique irakienne, selon la FAZ - si l'on pardonne toutefois à madame Clinton son trou de mémoire. Mais le projet, certes populaire, de retirer les troupes du pays plus ou moins rapidement, ne règlera pas la situation confuse qui y règne. Dans le cas d'un retrait avant l'heure, les Chiites forceraient la main aux Iraniens, analyse le journal. Partir sans attendre un minimum de stabilité serait une invitation pour l'Iran à combler les vides du pouvoir.
La Süddeutsche Zeitung revient sur l'échec de la mission du président français pour l'otage Ingrid Bétancourt. Cela aurait bien sûr fait bonne impression et il serait remonté dans les sondages. Nicolas Sarkozy accueillant la franco-colombienne malade à Paris, arrachée aux mains des rebelles de la forêt grâce à son énergie peu conventionnelle. Mais les lois de la jungle ne sont pas les mêmes que dans la démocratie médiatique que suit le chef d'Etat. Et de la SZ de conclure : si un jour Ingrid Bétancourt devait être libéré, Sarkozy sera forcé de céder le triomphe à quelqu'un qui connaît mieux les lois de la jungle.