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L'Eglise protestante à l'aide des mineurs arrivés seuls

Sandrine Blanchard | Andrea Grunau
29 octobre 2018

Par l'écriture notamment, la Diakonie allemande vient en aide aux jeunes mineurs migrants arrivés seuls en Europe. Tous ont derrière eux des histoires souvent douloureuses.

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Deutschland - Symbolbild Minderjährige Flüchtlinge
Des jeunes réfugiés arrivés seuls, dans un centre du Bade-Wurtemberg en Allemagne.Image : picture-alliance/dpa/U. Deck

On les appelle les "mineurs non accompagnés" en langage administratif. Des jeunes, adolescents, qui arrivent seuls en Allemagne, sans parents, sans famille. Bien que le nombre d'arrivées de migrants enregistrées en Europe soit en baisse, ces situations sont encore courantes. Pour les aider quand ils arrivent, les œuvres sociales de l'Eglise protestante, la Diakonie, organise des activités avec ces jeunes pour leur permettre de mettre des mots sur leur expérience et faciliter leur intégration.

Des journées où ces jeunes peuvent s'exprimer, raconter leur parcours. "J'avais dix ans, la dernière fois que j'ai pris ma grand-mère dans mes bras.", raconte ce jour-là Rojin, qui a fui Damas et la guerre il y a trois ans, sans ses parents. Elle lit un poème sur la perte de son enfance. La jeune fille participe, comme d'autres adolescents réfugiés non-accompagnés, à une tournée de lectures publiques à travers l'Allemagne.

"Je ne savais pas nager ! J'étais terrifié."

A ses côtés : Shahzamir, 17 ans, est Afghan. Il a dû traverser la Turquie pour gagner la Grèce. Tous les enfants qui étaient du voyage en Méditerranée sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Il le raconte aussi dans un texte avec ses mots à lui. 

"65 personnes étaient à bord du bateau. L'eau s'abattait sur nous comme des murs, le moteur s'est mis à tousser. Il y avait beaucoup d'enfants à bord, le bateau a chaviré.

Symbolbild Rettung Flüchtlinge aus Mittelmeer
Des migrants au large de l'île de Lampedusa en Méditerranée en mai 2017.Image : Getty Images/C. McGrath

En Allemagne, Shahzamir a commencé une formation en informatique. Mais il redoute son 18ème anniversaire : les Afghans sont en effet souvent expulsés. En 2016, 90% des mineurs qui déposaient une demande d'asile étaient acceptés. En octobre 2018, ils ne sont plus que 60% à être autorisés à rester. 

Regroupement familial 

Halimatou, pour sa part, s'est enfuie de Guinée pour échapper au mariage forcé. Elle a trouvé ici une nouvelle famille. "Mon rêve c'est avoir une vie meilleure, avoir une assurance de sécurité, assurance de santé pour mon futur, et surtout, mon rêve le plus ardent, c'est de rester avec ma famille", raconte la jeune fille. 

Sa famille de sang est restée en Guinée. Or, l'Allemagne refuse d'appliquer une décision de la Cour européenne de justice qui prévoit qu'une fois leur demande d'asile acceptée, les mineurs ont le droit de faire venir leur famille au nom du rapprochement familial, y compris s'ils sont devenus majeurs le temps que leur dossier soit traité. La République fédérale n'autorise ce rapprochement familial que si le jeune est toujours mineur quand ses proches peuvent le rejoindre.