Le lent déclin de la ligne Dakar-Niger
La célèbre ligne de train "Dakar-Niger" fut jadis le principal moyen de transport pour relier les pays ouest-africains du Sénégal et du Mali. Mais depuis des décennies, la ligne est laissée à l'abandon.
Les roues à l'arrêt
De nombreuses stations le long de cette ligne presque centenaire "Dakar-Niger" sont à l'abandon. Celle-ci a pourtant été l'axe le plus important entre les capitales du Sénégal et du Mali, Dakar et Bamako. Récemment, les présidents des deux pays Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keita, ont décidé de redonner vie à cette ligne. Une tâche herculéenne.
De l'herbe à la place des rails
A l'ouest, la ligne longue d'environ 1.300 kilomètres se termine à la gare centrale de Dakar. Cela fait pourtant bien longtemps que les trains n'y circulent plus. En 2009, le Sénégal décide de mettre en grande partie fin au transport des passagers suite à un grave accident ferroviaire. Quant au projet de transformer la gare en musée, il n'a, pour le moment, toujours pas vu le jour.
Peu de place, beaucoup de poussière
Un tronçon de la ligne ferroviaire qui part de Dakar est cependant encore en activité. Un "Petit train de banlieue" relie tous les soirs Thiès, à une soixantaine de kilomètres de la capitale avant de repartir le lendemain, dans le sens inverse. Le voyage à travers les banlieues pauvres de Dakar est tellement lent et poussiereux que certains passagers portent des masques de protection.
Le train, ancienne manne de Kayes
Juste derrière la frontière entre le Sénégal et le Mali se trouve Kayes. Autrefois, la ville vivait grâce au train. On disait même qu'un fils sur deux né à Kayes travaillait pour ce mode de transport. Aujourd'hui, c'est le minibus qui est privilégié pour se rendre à Bamako, la capitale.
Des horaires clairs
Le train qui part de Kayes pour aller à Bamako ne circule que deux fois par semaine. Le voyage dure - en principe - 15 heures. Mais souvent des pannes et des déraillements retardent le trajet.
Il manque de tout
Sous la pression de la Banque mondiale, les gouvernements du Sénégal et du Mali ont privatisé la compagnie ferroviaire en 2003. Depuis, l'entreprise Transrail SA a plusieurs fois changé d'actionnaires. Depuis, la ligne ne cesse de se dégrader. Selon des employés rencontrés à Kayes, il faudrait presque tout changer : rails, traverses et matériel roulant.
Une histoire ancienne
Le transport des passagers n'est pas la priorité de Transrail. La société a récemment transporté des équipements pour l'intervention militaire française "Serval" du port de Dakar au Mali. Au début du XXème siècle, les matières premières au profit de la puissance coloniale transitaient déjà par le fleuve Niger vers le port de Dakar.