1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'Afrique dans la presse allemande

Christophe LASCOMBES19 novembre 2004

La presse allemande de cette semaine traite entre autres sujets d’actualité aussi la crise au Darfour, et ce d’autant plus que la réunion extraordinaire du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le Darfour ne s’est pas tenu à la centrale de l’ONU comme le fait remarquer la Tageszeitung de Berlin qui titre « Sens unique vers le chaos ».

https://p.dw.com/p/C9kW
L'avenir du Soudan se joue devant le Conseil de Sécurité exceptionnellement hors de ses murs
L'avenir du Soudan se joue devant le Conseil de Sécurité exceptionnellement hors de ses mursImage : AP

Le Conseil de Sécurité ne quitte qu‘exceptionnellement New York. Le déplacement à Nairobi pour traiter uniquement de la crise du Sud-Soudan est la 5ème occasion de ce genre depuis sa fondation en 1948. La raison en est simple, explique le journal. Cette crise du Darfour va être l’aune à laquelle il va être possible de mesurer la capacité de l’ONU à régler les conflits étatiques internes. En effet, l’ONU a qualifié la crise du Darfour de pire des catastrophes humanitaires du monde, une guerre disons le mot qui a fait déjà depuis février 2003 100 000 morts etr près de deux millions de réfugiés et déplacés. L’escalade que connaît la situation au cours des derniers mois fait craindre que les régions voisines ne s’embrasent elles aussi.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les attentes posées à la mission de l’Union africaine au Darfour ont été tellement réduites que le simple fait que cette mission ait lieu est déjà considéré comme un grand succès. Il ne reste rien des projets d’interposition pour protéfer les populations locales. Afin de pouvoir atteindre un minimum d’effet, l’Union européenne s’est décidée à financer la misison africaine. Et l’Allemagne va aider au transport des troupes dans la province déchirée de l’Ouest soudanais. Cette situation corrige un peu l’ambition des Etats du continent africain de vouloir régler eux-mêmes leurs propres affaires intracontinentales, de même qu’elle jette un éclairage un peu plus objectif sur les déclarations des Européens prétendant viser uniquement des objectifs humanitaires et sécuritaires dans la région. En tous les cas, ces intérêts ne doivent alors pas être vraiments puissants, vu la taille du remède qu’on est prêt à y appliquer.

Pour Die Welt, l’espoir naît malgré tout avec la déclaration commune des rebelles et du gouvernement soudanais de signer un plan de paix pour la région avant la fin de cette année. Pour le quotidien, Kofi Annan a raiosn en disant, lors de son allocution à Nairobi, que la fin de cette guerre serait un signal clé pour la solution d’autres conflits sur le continent.

Autre sujet africain traité par la presse allemande : le conflit ivoirien. Avec en titre, le délire ordonné, l’hebdomadaire der Spiegel analyse la crise ivoirienne dans le cadre des récents conflits africains et estime que l’origine en est un racisme noir. Après l’expulsion des Blancs au Zimbabwe, la haine se dirige maintenant vers les anciens colons français, explique le magazine. Et de citer en ces termes le Président du Parlement ivoirioen, le puissant Mamadou Koulibaly : « Le Vietnam ne sera rien à côté de ce que nous allons faire ». Fin de citation. Il est vrai que le conflit en Côte d’Ivoire semble de plus en plus insoluble dans cet ancien état multiculturel modèle. Devenu le plus grand producteur de cacao du monde, sa capitale Abdijan était également l’une des métropoles les plus modernes d’Afrique. Depuis la fin des années d’or, l’influence du principal oposant Alassane Ouattara grandit. Et pour la contrer, Laurent Gbagbo a inventé, selon le journal, l’infâme concept nationaliste d’ivoirité. Pour être un vrai Ivoirien,m il faut que ses deux parents soient eux-mêmes Ivoiriens. Et seul un vrai Ivoirien possède tous les droits civiques. Dans ce contexte, les populations du Nord du pays n’ont quasiment aucune chance de remplir toutes les conditions. Et ce sont en outre les Français qui ont sauvé la mise en 2003 à Laurent Gbagbo en stoppant l’avancée des rebelles. Maintenant, le chef de la Côte d’Ivoire se tourne contre ses anciens alliés. Si les Français se retirent, comme certains l’exigent, ce ne seront pas les soldats onusiens qui pourront empêcher le massacre qui se prépare. Quant à l‘Union Africaine, elle n’a jusqu’à présent jamais pu empêcher le moindre crise, conclut le magazine.