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La guerre des mots

Anne Le Touzé13 septembre 2013

Les journaux reviennent sur l'abandon provisoire de l'option militaire, suite à la proposition russe de démanteler l'arsenal chimique syrien. Ils commentent aussi la tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times.

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Bachar al-Assad a accepté la proposition de Moscou, mais pose ses conditions lors d'une interview avec la télévision russe
Bachar al-Assad a accepté la proposition de Moscou, mais pose ses conditions lors d'une interview avec la télévision russeImage : Reuters

La guerre est évitée, pour l'instant, constate la Süddeutsche Zeitung. Les États-Unis peuvent difficilement bombarder la Syrie, tant que la Russie s'emploie à ce que son allié de Damas livre son arsenal chimique. Tout le monde est soulagé. Sauf qu'il y a déjà la guerre en Syrie. Une guerre fratricide qui a transformé le pays en un champ de mines. Avec ou sans armes chimiques, il est probable que les massacres vont continuer. Il y a un an, rappelle le journal, l'espoir d'un règlement politique du conflit s'était soldé par le retrait de l'émissaire Koffi Annan. Démoralisé, celui-ci avait dit qu'il ne pouvait pas vouloir davantage la paix que les parties prenantes du conflit. Depuis, rien n'a changé, déplore la Süddeutsche.

Pendant que Russes et Américains discutent à Genève, en Syrie c'est la peur qui domine au quotidien, lit-on dans die tageszeitung. Dans un reportage, le journal raconte les affrontements extrêmement violents à Damas, où tout le monde ou presque connaît quelqu'un qui a été tué. Un représentant de l'Onu sur place rappelle qu'il n'y a pas seulement des armes chimiques dans ce conflit syrien. Les armes conventionnelles ont déjà tué plus de 100.000 personnes, tandis que le nombre de victimes des attaques chimiques est estimé à 1.400...

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse à la tribune publiée par Vladimir Poutine dans les colonnes du New York Times. Le président russe se pose en héros et en artisan de la paix sur la grande scène internationale, fustige le militarisme des États-Unis et défend la primauté du Conseil de sécurité de l'Onu, ironise le quotidien. Barack Obama doit avoir l'impression d'être dans un mauvais film, d'autant que la Russie l'a tiré d'un mauvais pas. Mais l'addition ne va pas tarder. Car Poutine n'est pas un noble chevalier. Ce qui lui importe le plus, c'est de réaffirmer le statut de grande puissance de la Russie, y compris en humiliant Obama.

Barack Obama souriait encore à Vladimir Poutine au G20 de Saint-Petersbourg...
Barack Obama souriait encore à Vladimir Poutine au G20 de Saint-Petersbourg...Image : picture-alliance/dpa

Poutine attaque Obama sur son propre terrain, commente de son côté Die Welt. Il essaie de torpiller les efforts que mène le président pour convaincre le Congrès et le peuple américain de la nécessité de frappes militaires en Syrie. C'est tout à fait légitime, mis à part que la tribune de Poutine est basée sur des interprétations, des semi-vérités et même de purs mensonges. Il ne reste plus qu'à espérer que cette tentative de manipulation ne prendra pas, conclut le journal.