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La Bundeswehr: une troupe issue de deux armées allemandes

Philippe Pognan /Nina Werkhäuser 4 novembre 2009

C’est de la fusion de ces deux armées que se constitue la nouvelle Bundeswehr. Nouvelle aussi en ce sens qu’il ne s’agit plus d’une pure armée de défense, mais aussi d’une armée d’intervention en zone de crise.

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Soldats de la Nationale Volksarmee (NVA) en RDAImage : picture alliance/dpa

Jusqu’à la réunification de l’Allemagne, chacun des deux Etats allemands entretient sa propre armée. A l’ouest, en République Fédérale d’Allemagne, la Bundeswehr dispose de 585.000 soldats; à l’est, en République Démocratique Allemande, dans les derniers jours de son existence, la Nationale Volksarmee (NVA) dispose encore de 75.000 soldats.

Un pays, deux armées, - c’est la situation à l’automne 1990. A l’ouest, marche la Bundeswehr, à l’est, la Nationale Volksarmee (l’Armée Nationale Populaire), en abrégé NVA.

Le président du Bundestag, le parlement allemand, Norbert Lammert se souvient : "Naturellement la tâche à accomplir à ce moment là était de réunir des hommes qui se trouvaient face à face depuis des décennies au sein

d’alliances ennemies, armées jusqu’aux dents."

La réunification marque la fin de la NVA, l’Armée Nationale Populaire est dissoute. La Bundeswehr devient la seule armée allemande, elle intègre dans ses rangs 18.000 soldats est-allemands, après un solide examen de leur biographie. Tous les généraux et amiraux, de même que les officiers actifs sur le plan politique sont démobilisés d’office. Les équipements et armements de la NVA sont alors, en grande partie, envoyés à la casse, la Bundeswehr recrute dès lors des conscrits issus de tout le pays. Tous prêtent désormais le même serment:

Afghanistan / Bundeswehr
Soldat de la Bundeswehr ISAF, AfghanistanImage : AP

" Je promets solennellement de servir la République Fédérale d’Allemagne avec fidélité et de défendre courageusement le droit et la liberté du peuple allemand !"

La Bundeswehr joue alors un rôle important dans la réalisation concrète de l’unité intérieure. Mais elle est trop forte en effectifs. 600.000 soldats, c’est bien plus que la limite fixée dans le traité de réunification. Au cours des années suivantes de nombreuses casernes sont fermées, des dizaines de milliers de soldats doivent quitter l’uniforme. L’ennemi de l’Est n’en est plus un, et la Bundeswehr doit prendre une nouvelle orientation. Le ministre allemand des Affaires étrangères de l’époque Klaus Kinkel:

"Avec le cadeau historique de la réunification, l’Allemagne a tiré le gros lot de la fin du conflit est-ouest et de la fin d’un monde bipolaire. Une nouvelle pensée, une nouvelle vision s’impose dans le domaine des affaires étrangères et de sécurité. L’époque des „Si“ et des „Mais“ est révolue!"

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne sous le chancelier Helmut Kohl envoie des soldats en mission à l’étranger. D’abord pour des missions humanitaires sous mandat des Nations unies. Puis la Bundeswehr intervient lorsque la guerre éclate presque aux portes de l’Allemagne, au Kosovo. Aujourd’hui, l’armée allemande est engagée en Afghanistan où elle défend la sécurité de l’Allemagne, du moins selon l’ex - ministre allemand de la Défense Peter Struck :

"La sécurité de l’Allemagne se défend aussi dans l’ Hindukusch ."

Ainsi la Bundeswehr, lourde armée essentiellement basée sur des régiments de chars et d’engins blindés, s’est muée en force d’intervention rapide.

Flashgalerie Woche 37/09 - Einweihung Denkmal für Bundeswehr
des soldats allemands déposent une gerbe dans le monument aux morts de la BundeswehrImage : picture alliance/dpa

Ce qui lors de la chute du Mur était encore impensable, est aujourd’hui une réalité : des soldats allemands sont envoyés en mission dans différents pays à travers le monde. Une réalité ionscrite dans le marbre: récemment à Berlin, a été inauguré un monument à la mémoire des soldats de la Bundeswehr tombés sur le champ d’honneur à l’étranger.