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SportFrance

Boxe : Sedia Sanogo, de la France à la Côte d'Ivoire

Ali Farhat avec agences
6 septembre 2023

Née en France de parents ivoiriens, la boxeuse a choisi de représenter le pays de ses ancêtres en marge des JO 2024. Un parcours qui s'annonce compliqué mais qui ne l'effraie pas.

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Sedia Sanogo
Deux fois championne de France, Sedia Sanogo veut développer la boxe en Côte d'IvoireImage : Benoit Tessier/REUTERS

Sedia Sanogo est une femme de défis. Née à Garges-lès-Gonesse, en banlieue parisienne, la boxeuse, deux fois championne de France des poids welters (c'est-à-dire moins de 66 kg) s'est rendue compte lors des Jeux Olympiques d'été à Rio, en 2016, qu'il n'y avait pas de boxeuses en Côte d'Ivoire. Elle a donc décidé de s'engager en faveur du pays de ses parents, histoire de pouvoir changer les mentalités :

"En Côte d'Ivoire, on a un esprit très arriéré où on se dit que la boxe est un sport d'hommes, que ce n'est pas pour les femmes. Nous, les femmes, devons apprendre à cuisiner, à se préparer à aller chez son mari... Et je me suis dit que, des femmes comme moi, qui ont peut-être envie de faire des sports de combat, je me dis qu'il doit y en avoir plein qui doivent se cacher et qui ne peuvent pas en faire parce que justement, on est fermés. Je me dis : 'Voilà ce que je gagne derrière.' Je perds le confort, mais ce que je gagne derrière, c'est de pouvoir amener toutes ces filles-là, qui en ont envie", assure la boxeuse de 32 ans.

Sedia Sanogo à l'entraînement
Capitaine de l'équipe de Côte d'Ivoire, Sedia Sanogo doit assurer elle-même ses frais pour les compétitionsImage : Benoit Tessier/REUTERS

La vérité du ring

Une décision qui a honoré ses parents, même si Sedia Sanogo concède qu'aujourd'hui, être capitaine de l'équipe nationale ivoirienne constitue une grosse part de responsabilité :

"C'est une pression supplémentaire, si je puis dire. On veut motiver les autres à suivre l'exemple. En plus, il y a la difficulté à rassembler tout le monde pour créer des liens. Il y en a à Abidjan, d'autres en France, dans des régions différentes. Tout le monde ne se connaît pas forcément ; et pour qu'on puisse aller le plus loin possible, il faut créer ce lien, ce soutien entre nous, cet amour entre nous", estime-t-elle.

Sedia Sanogo et ses parents
Sedia Sanogo entourée de ses parents, Alimata et IssoufImage : Benoit Tessier/REUTERS

L'objectif désormais est de se préparer pour le tournoi de qualifications, qui a lieu à Dakar du 9 au 15 septembre prochains. Son entraîneur Abadila Hallab, veut y croire :

"L'espoir, c'est obligatoire ; autrement, nous ne serions pas là aujourd'hui. On y croit. Maintenant, on sait très bien que dans le très haut niveau, c'est une somme de petits détails qui fait que l'on gagne ou que l'on perd. Aujourd'hui, nous avons mis tous ces petits détails de notre côté. Maintenant, le ring, c'est le ring. La vérité aura lieu le jour J. En tous cas, on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour remporter tous nos combats qui nous mèneront à Paris 2024", assure Abadila Hallab.

Onze tickets sont en jeu pour ces JO, dont deux en welters, la catégorie de Sedia Sanogo.

 Ali Farhat, Redakteur DW Afrique
Ali Farhat Journaliste au programme francophone de la Deutsche Wellederpariser