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fropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

2 avril 2010

Le premier sujet concerne la République démocratique du Congo. Human Rights Watch a publié récemment un rapport sur un massacre dans le nord-est du pays.

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Victimes de la LRA, février 2009Image : AP

"Atroce massacre au Congo", titre la Tageszeitung. L'organisation de défense des droits de l'homme, note le journal, décrit le bain de sang qui s'est déroulé en décembre 2009 à Tapili. Les hommes de la LRA, l'Armée de résistance du seigneur, ont massacré 321 personnes à coup de haches et de machettes. Des garçons et des fillettes ont été ligotés et enlevés. C'est la deuxième fois, poursuit le journal, que la LRA, cette rébellion du nord de l'Ouganda, opère de manière aussi brutale dans le nord du Congo. A la Noël 2008, les rebelles avaient attaqué le village de Faradje et assassiné plus de 900 habitants. L'offensive des armées ougandaise, congolaise et sud-soudanaise, appuyée par les Etats-Unis, n'a pas vaincu la LRA. Les rebelles rendent la vie infernale aux habitants des régions reculées du triangle frontalier Congo-République Centrafricaine et Sud-Soudan. Pour la Süddeutsche Zeitung les témoignages recueillis par Human Rights Watch sur les attaques de décembre dernier indiquent que la LRA peut continuer de semer la terreur au Congo. C'est un camouflet non seulement pour les Nations unies mais aussi pour les Etats-Unis qui avaient misé sur plusieurs armées africaines pour éliminer Joseph Kony, le chef de la LRA. Entre-temps le ministre congolais de la justice a contesté le chiffre de 321 morts avancés par Hum,an Rights Watch à propos du massacre de Tapili. Selon le ministre il n'y a eu que 25 morts.

Niger - Fischfang auf dem Niger-Fluss
Image : picture-alliance/ ZB

La malédiction jaune - c'est la formule que choisit l'hebdomadaire Der Spiegel pour donner le ton d'un long article sur l'exploitation de l'uranium au Niger. L'article commence par le récit de la visite en Allemagne, en mai de l'année dernière, d'un homme du Niger. Il s'appelle Almoustapha Alhacen et il était venu à Francfort pour parler avec le patron de la plus grande banque allemande, la Deutsche Bank. Il a écouté Joseph Ackermann parler de responsabilité, d'harmonie entre le marché et la morale. Alhacen, précise le journal, avait été invité à l'assemblée générale de la banque par un groupe d'actionnaires critiques. L'homme du Niger a parlé à Joseph Ackermann de l'exploitation de l'uranium par la société française Areva. Il a parlé de millions de tonnes de déchets radioactifs, d'eau contaminée, de maladies graves. Et tout cela, a-t-il ajouté, concerne un peu la Deutsche Bank, car elle prête beaucoup d'argent à Areva. Depuis, Alhacen n'a plus jamais entendu parler de la Deutsche Bank. Ce Nigérien originaire d'Arlit, explique le Spiegel, a créé il y a neuf ans une association de défense de l'environnement appelée Aghirin Man, en français "la protection de l'âme". Il avait remarqué que beaucoup de ses collègues mouraient de maladies mystérieuses. Aghirin Man est installée à Arlit dans deux petites pièces. C'est de là qu'est mené le combat contre Areva, un groupe qui a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. C'est elle qui dans le nord du Niger exploite notamment les mines d'Arlit et d'Akokan. Récemment, poursuit le journal, une équipe de Greenpeace est arrivée à Darlit. Elle avait apporté des compteurs Geiger et elle a mesuré des taux très élevés de radioactivité. Le journal évoque par la suite les cas de plusieurs décés par cancer du poumon à Arlit. Aréva dément qu'il s'agisse de maladies du travail. Au demeurant, note plus loin le journal, Areva peut se permettre d'avoir un détracteur comme Almoustapha Alhacen. Le fier Touareg est entré à la mine en 1978, et si Areva l'a mis en disponibilité, il continue de loger gratuitement dans une maison d'Areva. Enfin l'article se termine sur la visite d'Alhacen en Allemagne, évoquée au début. Car il n'est pas seulement allé à Francfort. Il est allé aussi à la rencontre des anti-nucléaires, à Gorleben, site de stockage de déchets radioactifs. Et il leur a dit ceci: "ne combattez pas seulement les centrales nucléaires. Si vous voulez tuer l'arbre, tuez les racines". Il voulait parler des mines d'uranium.

Kenia Waffenverbrennung
Incinération d'armes à Nairobi, mars 2010Image : AP

Une enquête pour crimes contre l'humanité va être ouverte au Kenya par la Cour pénale internationales. Cela concerne les violences post-électorales de fin2007-début 2008. La Süddeutsche Zeitung s'en félicite. Car écrit le journal, le Kenya est le pas africain qui dans un passé récent a été le plus sous-estimé. Les politiciens occidentaux ont longtemps vanté le Kenya comme foyer de stabilité. La classe politique kenyanne ne peut ou ne veut faire juger les crimes commis après les élections truquées de décembre 2007. Car derrière les atrocités se cachent des hommes qui appartiennent aux plus hautes sphères du pouvoir. Si le kenya, poursuit le journal, ne coopère pas avec la cour de La Haye, les diplomates occidentaux se doivent de faire pression sur Nairobi par tous les moyens politiques. L'occident a été jusqu'à présent beaucoup trop indulgent avec le Kenya.

Auteru: MArie-Ange Pioerron