Feu vert pour l'aide allemande à l'euro
8 septembre 2011Des photos d'Angela Merkel souriante et satisfaite en Une de plusieurs quotidiens, c'est assez rare pour qu'on le mentionne... Mais la chancelière a de quoi se réjouir car selon Die Welt, les juges de la Cour constitutionnelle ont confirmé sa politique. Pour les plaignants, c'est un échec sur toute la ligne, ou presque : la cour n'a effectué qu'une correction minimale concernant le pouvoir budgétaire du Bundestag. A l'avenir, le gouvernement devra obtenir l'aval des parlementaires avant de fournir d'autres aides financières.
Sur ce point, la Cour de Karlsruhe a été claire, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung : sa décision "n'est pas un chèque en blanc" à de nouvelles mesures de sauvetage. Et il était nécessaire de le rappeler : il y a quelques jours encore, le ministre des Finances Schäuble jugeait tout à fait suffisant de "s'efforcer" d'obtenir un accord entre le gouvernement et la commission budgétaire du parlement. Si les efforts avaient été vains, la participation parlementaire se serait résumée à cela. Ce n'est pas ce que dit la Constitution, qui place les citoyens au cœur de tout pouvoir de l'Etat.
A ce propos, la tageszeitung se réjouit de voir que les représentants du peuple semblent prendre leur rôle au sérieux. Le débat qui a eu lieu hier au Bundestag montre que les discussions politiques atteignent enfin le niveau requis face à la gravité de la crise de l'euro. Selon le journal, la décision de la Cour constitutionnelle n'est qu'une première étape : pour renforcer l'unité européenne, il faut donner davantage de droits au parlement européen, mener une politique budgétaire concertée et créer des euro-obligations, toutes ces mesures étant indispensables pour la stabilité de l'euro.
La Süddeutsche Zeitung, enfin, s'arrête sur la prestation d'Angela Merkel, hier devant les députés. Habituellement, la chancelière a les yeux rivés sur son manuscrit, lançant ici et là un regard à l'assemblée. Cette fois, c'était différent : Angela Merkel a parlé librement et avec passion. Pour le quotidien, ce n'est pas étonnant : le destin de la chancelière est lié à celui de l'euro. Si celui-ci échouait, il en serait fini de l'Europe... et d'Angela Merkel.
Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau