Erdogan prend tout le pouvoir
9 juillet 2018
Les promesses de Recep Tayyip Erdogan d'un lendemain meilleur reçoivent des échos mitigés dans le milieu des affaires, constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le président turc veut atténuer l'inflation et prendre en main le levier fiscal.
Dans un pays où les comptes connaissent un déficit équivalent à 6% du PIB, les marchés applaudissent lorsque les politiques veulent faire quelque chose. Mais, prévient le journal, de telles annonces pouvant ôter à la banque centrale son indépendance peuvent provoquer des retraits massifs de capitaux et une crise monétaire.
Licenciements de masse
La Süddeutsche Zeitung revient sur le décret 701 pris dimanche (08.07.) par Erdogan, à quelques jours de la fin annoncée de l'état d'urgence en vigueur depuis deux ans. 18.500 fonctionnaires ont été licenciés avec ce décret. Des policiers, des fonctionnaires de l'armée et de la justice. Même des associations travaillant dans le secteur de l'éducation se voient passer sous la coupe de l'Etat.
Les décrets sont la manifestation de l'état d'urgence et ont permis à Erdogan de passer au-dessus du parlement, sans possibilité d'amendement de la cour constitutionnelle.
Les Allemands dépités
De gouvernance il est aussi question dans le quotidien Die Welt qui épingle la politique migratoire allemande. Des semblants de solutions à des semblants de problèmes ne font qu'irriter le peuple.
La morosité politique de ces dernières semaines n'a fait que profiter au parti de droite populiste AfD (Alternative für Deutschland), signale die Welt qui exige des gouvernants des solutions concrètes et pas une stigmatisation de ceux qu'on appelle les migrants.
Enfin, certains journaux s'intéressent au Brexit à l'instar de la Süddeutsche Zeitung. Le journal relève que le gouvernement de Londres a adouci quelque peu ses prétentions en ce qui concerne par exemple le séjour des ressortissants européens et les relations commerciales post-Brexit.
Une façon, selon le journal, pour Theresa May la Première ministre de dire aux responsables de l'Union européenne : « assez rigolé, c'est à vous, à présent ! ».
Mais comme on le voit avec la démission de plusieurs ministres britanniques, cet adoucissement coûte cher à Theresa May dans son propre camp politique.