Enoh Meyomesse déplore les conditions carcérales à Kondengui
Les détenus protestaient notamment contre leurs rations de nourriture. La mutinerie vite contenue a été relayée en direct sur les réseaux sociaux. Des détenus issus des deux provinces anglophones du pays qui chantaient l’hymne de leur République autoproclamée d’Ambazonie. En plus des partisans du séparatisme, de nombreux militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun de l’opposant Maurice Kamto, lui aussi en prison, se sont joints au mouvement. Conséquence : le premier Vice-président du parti, Mamadou Mota, également en prison, a été interpellé.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement du Cameroun a condamné cette insurrection. "La première évaluation de cet incident fait état d’importants dégâts matériels enregistrés, dont l’incendie de la bibliothèque de la prison, de l’atelier de couture des femmes et du bureau du responsable de la discipline des détenus, ainsi que le pillage de petits commerces internes au pénitencier", écrit René Emmanuel Sadi.
Le ministre a cependant confirmé l’interpellation de soixante-dix-sept détenus repérés parmi les meneurs de cette insurrection. "Ils sont interpellés et sont en exploitation dans les services de la police et la gendarmerie", ajoute-t-il.
L’écrivain et homme politique camerounais Enoh Meyomesse, qui vit en exil en Allemagne a passé trois ans à la tristement célèbre prison de Kondengui, à Yaoundé, avant d’être libéré en juin 2015. Il revient sur l'univers carcéral de cette prison.
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