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Cameroun : un ex-combattant séparatiste appelle au calme

10 mai 2024

Capo Daniel, ancien responsable des Ambazonia Defense Forces, plaide aujourd’hui depuis son exil pour un cessez-le-feu et des négociations directes avec Yaoundé.

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La ville de Bamenda (Nord-Ouest)
Depuis plusieurs années, le Nord-ouest et le Sud-ouest anglophones font face à une criseImage : Jean Marie Ngong Song/DW

Les déclarations de Capo Daniel surviennent huit ans après le début des violences dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans une déclaration publiée en milieu de semaine, il appelle les séparatistes à cesser les hostilités afin, dit-il, de donner une chance à la paix et à la réconciliation nationale. 

"Nous devons écouter nos populations et stopper la guerre. L’objectif de l’indépendance est perdu" a-t-il déclaré, appelant ainsi à des négociations pour l’autonomie de l’Ambazonie.

Quel impact après cette déclaration ?

L'avocat camerounais maître Nkongho Félix Agbor Balla, directeur du Centre pour les droits humains et la démocratie en Afrique, estime que Capo Daniel a été un acteur majeur de la lutte armée. "Il était le porte-parole des Ambazonia Defense Forces et nous connaissons le rôle que ces forces ont joué en termes de violences, d'atrocités et de propagande."

Des jeunes de Bamenda (11.03.2022)
Les jeunes doivent aussi subir depuis plusieurs années les combats entre les séparatistes et l'armée camerounaiseImage : Jean Marie Ngong Song/DW

Cependant, plusieurs sources demeurent sceptiques. Certains analystes pensent que Capo Daniel ne maîtriserait plus la situation dans les deux régions anglophones. Si l'ancien leader ambazonien appelle au calme, il reconnaît aussi que l'objectif de l'indépendance était, selon lui, perdu. 

Les autorités camerounaises n'ont pas encore réagi à la déclaration de Capo Daniel qui vit toujours en exil. 

Les  deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont secouées par une crise sécuritaire depuis bientôt huit ans qui aurait fait plus de 6.000 morts et provoqué la fuite d’environ 700.000 personnes, dont la plupart sont partis au Nigeria. Les séparatistes exigent l'indépendance de ces deux régions.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona