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Un festival de films valorise les productions féminines

Rodrigue Guézodjè
23 février 2024

Le Festival international des films de femmes de Cotonou met en compétition depuis quatre jours des films réalisés uniquement par des femmes de 14 pays africains.

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Les débats portent sur le rôle des femmes dans les films et sur les possibilités de financement (21.02.2024)
De nombreuses projections et tables rondes ont marqué la troisième édition du FIFF CotonouImage : Katrin Gänsler

La troisième édition du festival international des films de femmes de Cotonou au Bénin est placée sous le thème : "Le cinéma féminin pour plus de sororité". La sororité étant la solidarité entre les femmes. Très présent aussi dans ce festival : la volonté des femmes de prendre plus de responsabilité dans un monde encore dominé par les hommes.

Depuis mardi (20.02.2024), quand a débuté le Festival international des films de femmes à Canal Olympia, la plus grande salle de cinéma de Cotonou, les projections des films en compétition s'enchaînent. Elles se déroulent sur différents sites qui font chaque jour salle comble.

Solidarité entre les femmes

Mais en s'inscrivant à cet événement, ces femmes du cinéma africain n'avaient pas uniquement pour but de remporter un prix. Il est aussi question de solidarité entre les femmes.

"On est la moitié de ce monde" (Liz Gomis)

"C'est un problème pour moi qui est africain, on pratique l'individualisme à outrance. Et ce n'est pas genré, que ce soit homme ou femme, et quand le thème du festival parle de sororité, c'est juste se rappeler que 1+1=2 et que deux est supérieur à un. Donc qu'on soit chacun de son côté, ça ne va pas faire avancer le public. Soyons ensemble et soyons plus forts ensemble, c'est ça en fait."

Elisabeth Gomis, beaucoup plus connue sous le nom de Liz Gomis, est membre du jury de ce festival. Elle est aussi réalisatrice.

Pour la franco-sénégalaise, l'engouement autour du festival cinématographique de Cotonou est la preuve d’une prise de conscience par les femmes : celle que le monde ne peut plus être dirigé seulement par les hommes.

"On est la moitié de ce monde, ce n'est pas possible que ce monde soit vu uniquement sous le prisme d'une seule moitié. On est un tout et on va faire ça ensemble", constate Elisabeth Gomis sur DW.  

"Donc on est en train de rattraper le temps qu'on n'a pas, peut-être, su prendre, ou le temps qu'on ne nous a pas donné. Maintenant on le prend et on ne s'excuse pas."

"Arrachons la place qui est la nôtre"

L'initiatrice du Festival international des films de femmes de Cotonou se félicite elle aussi d'avoir fédéré à sa manière ses consœurs autour de cet idéal. "Le cinéma féminin pour plus de sororité" n'était donc pas un choix thématique anodin pour Cornélia Glèlè.

"On dit qu'on est nombreuses, mais en vrai, on est chacune dans nos coins. On ne se met pas suffisamment ensemble pour faire des choses. Moi je me dis : c'est le bon moment de réunir des femmes pour leur dire mettons nous ensemble, grandissons ensemble et arrachons la place qui est la nôtre."

Et pour faire preuve de plus de sororité, plusieurs figures emblématiques du cinéma africain, parmi lesquelles la maroco-sénégalaise Halimatou Khalima Gadji, qui a incarné le personnage de Marème Dial dans la série sénégalaise « Maîtresse d’un homme marié » ont honoré de leur présence l'initiative de la jeune cinéaste béninoise.

Au Fespaco, les femmes crèvent l'écran