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Accord pour filtrer les demandes d'asile en Allemagne

3 juillet 2018

Après un long conflit entre la chancelière Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, leurs partis politiques sont tombés d'accord sur la création de centres de transit à la frontière avec l'Autriche.

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CSU-Parteitag 2012
Image : picture-alliance/dpa/A. Gebert

En Allemagne, les réactions sont positives dans le camp des conservateurs, après le compromis trouvé ce lundi (02.07.) entre la CDU et de la CSU sur la politique migratoire.

Les deux formations politiques se sont entendues sur la création de centres de transit à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche. Cet accord est venu sauver la coalition au pouvoir menacée de cassure, surtout après la tournure que prenait la querelle opposant la chancelière Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer.

Berlin Asylstreit - Pk Merkel
La chancelière Angela MerkelImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

Les détails de l'accord trouvé ont été publiés par les secrétaires généraux des deux partis CDU et CSU. Selon Annegret Kramp-Karrenbauer, secrétaire générale de la CDU, le parti d'Angela Merkel, "il était important pour la CDU de mener ce processus en harmonie avec les voisins européens".

Selon elle, cet esprit de consensus avec les partenaires européens auquel la chancelière Angela Merkel tenait "a guidé vers l'accord que nous avons trouvé, à savoir instaurer un nouveau régime migratoire à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche qui permet de refuser l'entrée à un demandeur d'asile dont le dossier devrait être pris en charge par un autre pays européen."

Selon Annegret Kramp-Karrenbauer seront créés "à cet effet, des centres de transit où ces demandeurs d'asile seront accueillis et où il sera rapidement procédé à leur refoulement éventuel vers d'autres pays, en accord avec ceux-ci".

Vers une solution au désaccord sur la politique d'asile en Allemagne?

Seehofer: "C'est bien de se battre pour une opinion"

Horst Seehofer de la CSU, l'aile bavaroise des conservateurs allemands, a décidé de garder son poste de ministre de l'Intérieur qu'il menaçait d'abandonner. 

"Nous avons, après d'intenses négociations entre la CDU et la CSU, trouvé un accord. Nous nous sommes clairement entendus sur la manière dont nous pourrons, à l'avenir, combattre l'immigration irrégulière à la frontière entre l'Allemegne et l'Autriche", dit-il et poursuit: "Je m'en félicite. Cela montre encore une fois que c'est bien de se battre pour une opinion. Et ce que nous avons obtenu est vraiment un compromis durable. Ce compromis dont vous serez mis au courant des trois différents points, me permet de rester à mon poste de ministre de l'Intérieur."

Berlin Seehofer Ankunft CDU Zentrale
Horst Seehofer reste ministre de l'intérieurImage : Getty Images/AFP//A. Berry

Le SPD doit encore réfléchir à sa position

D'autres réactions à l'accord trouvé : celle d'abord du SPD, également membre de la coalition au pouvoir à Berlin. La cheffe des sociaux démocrates, Andrea Nahles, salue le compromis mais annonce que son parti voulait se réunir ce mardi (03.07.) avant de donner son avis définitif car des voix contradictoires s'élèvent au sein du parti pour dénoncer une trop forte influence populiste.

Un élu local du parti de droite populiste "Alternative pour l'Allemagne", AfD, critique la CSU, "plus préoccupée par son maintien au pouvoir que par la sécurité des Allemands".

Concernant la création annoncée de centres de transit, le chef du parti die Linke, la gauche radicale, lui, déplore l'absence de considération pour l'être humain.

Enfin, le syndicat de la police réagit avec méfiance à cette nouvelle donne dont les contours "doivent encore être clarifiés", propos de Jörg Radek le vice responsable du syndicat de la police allemande.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum