Abdelmadjid Tebboune : les raisons d'une victoire

Abdelmadjid Tebboune a été réélu pour un deuxième mandat à la tête du pays.

Le président sortant a obtenu un score écrasant de près de 95% des voix, à l'issue du scrutin de samedi dernier.

Face à lui, seuls deux candidats étaient en lice : le chef du parti islamiste modéré MSP, Abdelaali Hassani, qui a obtenu 3,17% des voix, et Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes, le plus vieux parti d'opposition, qui a pour sa part obtenu un score de 2,16%.

Cette très large victoire du président sortant, au-delà des questions qu’elle pose sur le déroulement du scrutin, dresse le constat d’une opposition inexistante en Algérie.

Pour Hasni Abidi, analyste et directeur du Centre d'études Cermam à Genève,"Le président Tebboune avait avec lui, l'administration et beaucoup de moyens pour sa campagne et son élection. Il était face à deux candidats presqu'inconnus du grand public et disposant de peu de moyens. Il a aussi réussi à restaurer des relations de confiance avec l'armée qui reste un acteur important du jeu politique". 

Sur la présence de l'opposition sur l'échiquier politique, le chercheur estime que "C'est un des grands chantiers auxquels le président doit faire face."

Taux de participation contesté

Deux candidats à la présidentielle, l'islamiste Abdelaali Hassani et le socialiste Youcef Aouchiche, ont contesté ce lundi le taux de participation et le pourcentage de voix en leur faveur, annoncés par l'autorité électorale, Anie, dénonçant une "fraude".

Devant la presse à Alger, Abdelaali Hassani a toutefois reconnu la victoire du président sortant Abdelmadjid Tebboune.

En décembre 2019, M. Tebboune, 78 ans, avait remporté le scrutin avec 58% des suffrages mais une participation de seulement 39,83% (60% d'abstention). A l'époque, l'élection s'était déroulée dans le contexte tendu du Hirak, le mouvement massif pour la démocratie et les libertés qui venait de chasser du pouvoir son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, et par des appels au boycott.

Le président français Emmanuel Macron a adressé dimanche ses "plus vives félicitations" à Abdelmadjid Tebboune pour sa réélection, en soulignant la "relation exceptionnelle" qui unit les deux pays malgré des crises récurrentes.