À droite, droite !
13 avril 2010Ici, Theodor zu Guttenberg, le Ministre allemand de la Défense, fait ce qu'il sait le mieux faire : prendre un air décidé, ironise la Frankfurter Rundschau. Lorsqu'on met en place une commission, on ne peut pas préjuger du résultat de ses travaux. D'autant que la mission de cette commission, est tout aussi correcte qu'inquiétante. Correcte, car elle doit faire des propositions pour mieux adapter les structures de l'armée allemande à ses nouvelles missions. Inquiétante, parce que la dernière réforme de la Bundeswehr est à peine en vigueur aujourd'hui.
Il est vrai que les missions au Kosovo ou en Afghanistan ont généré une fracture au sein des forces armées allemandes, analyse la Süddeutsche Zeitung. À l'étranger, on déploie des volontaires insuffisamment équipés et en grande partie tributaires du système D. En Allemagne, la Bundeswehr doit continuer à faire croire, pour des raisons politiques, qu'elle est une armée de conscription. Mais la nouvelle commission ne pourra pas replâtrer les choses parce que les chrétiens-démocrates ne le veulent pas. Le quotidien de Munich revient aussi en première page sur le sommet international consacré à la sécurité nucléaire avec ce titre : « Le monde s'arme contre la terreur nucléaire ».
Ce qui fait dire à la Tageszeitung : bien qu'il ne soit pas invité, l'Iran sera au centre des entretiens. Angela Merkel a déclaré, juste avant son départ pour le sommet qu'elle insisterait pour une prise rapide de sanctions contre Téhéran et se réjouit dans ce contexte de rencontrer les représentants de la Russie et de la Chine, alliés de l'Iran dans ce dossier. Le quotidien de Berlin revient aussi en première page sur le résultat des élections législatives du week-end dernier en Hongrie.
Un résultat qui inspire à die Welt ce commentaire : le pays a choisi à une grande majorité le parti conservateur de droite de Viktor Orban. De plus, les électeurs ont fait du parti antisémite d'extrême-droite Jobbik, la troisième force politique du pays. Ce choix de partis populistes, voire ouvertement réactionnaires, est inquiétant.
Une double tâche difficile attend Victor Orban, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. D'une part, poursuivre la consolidation financière et économique de son pays, ce qu'attendent de lui l'Union européenne et les investisseurs. Mais dans le même temps, il devra maîtriser l'humeur de sa population qui souffre réellement de cette politique d'austérité. Et c'est justement en faisant ce grand écart qu'ont échoué tous les gouvernement hongrois depuis 1990.