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Zimbabwe : "Les élus doivent sécuriser les investissements"

Hiva Nusseibeh
30 juillet 2018

Les Zimbabwéens votent ce lundi 30 juillet. Il s'agit des premières élections générales depuis la chute du président Robert Mugabe. Depuis plus d'une décennie, le pays connaît une situation économique très alarmante.

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Simbabwe Präsidentenwahl
Image : Reuters/M. Hutchings

"Ce que nous voulons changer avec cette élection, c'est la monnaie." (Responsable d'un salon de coiffure)

Les Zimbabwéens votent depuis ce matin pour élire leur président, leurs députés et leurs conseillers municipaux. Un total de 23 candidats sont en lice pour la présidentielle.
À l'issue de l'ère Robert Mugabe qui a duré 37 ans, c’est Emmerson Mnangagwa son ex-bras droit qui est en place depuis novembre 2017. Aujourd'hui, son avenir sera déterminé, face à son principal opposant Nelson Chamisa. Il s'agira du premier scrutin libre depuis 1980.

Bildkombo Simbabwe Präsidentschaftswahlen Mnangagwa Chamisa
Image : picture-alliance/AP Photo

La relance de l'économie, un défi

Les deux candidats ont promis de faire de la crise financière une priorité absolue ainsi que de faire du Zimbabwe un joyau de l'Afrique.  Daniel Dhlela, économiste chez Zimconsult, affirme que le prochain gouvernement du Zimbabwe doit veiller à sécuriser les investissements.
"Les investisseurs internationaux viennent dans un pays où ils voient que le gouvernement agit dans la probité et la transparence. En fait, nous n'avons pas besoin de les inviter, ils seront en train de frapper à nos portes. Ce qu'il faut, c'est que le gouvernement en place soit ouvert, qu'il évite les lourdes dépenses et allège le poids du gouvernement afin de créer un espace pour les investissements dans les secteurs privé et public. Si vous parlez de corruption, c'est un domaine où le gouvernement a échoué."

Changement de monnaie

Simbabwe Präsidentenwahl
Image : Reuters/M. Hutchins

Les années 2000 sont marquées par une hyperinflation provoquant l’abandon du dollar zimbabwéen qui perd sa valeur en 2009. D’autres devises étrangères ont cours, principalement le dollar américain et le rand sud-africain, mais cela aggrave la situation économique du peuple. Comme le confirme Collins Chigwagwa, responsable d'un salon de coiffure. "Ce que nous voulons changer avec cette élection, c'est la monnaie. Maintenant, nous utilisons trois formes de monnaie. Nous avons des dollars, des bonds de paiement et le transfert mobile d'argent. Actuellement, des clients disent qu'ils ne peuvent nous payer qu'après avoir reçu un transfert mobile. Or nous avons aussi besoin d'espèces afin de nous approvisionner. Par jour, seuls 10 clients sur 30 paient en espèce. Mais les autres utilisent le transfert mobile d'argent."

Une crise de liquidité 

Les multiples devises ne sont pas le seul problème, c'est surtout la crise de liquidité qui perdure depuis trois ans, selon Violet Mharapara, ancienne employée d'une société d'informatique qui s'est reconvertie en vendeuse de vêtements d'occasion. "Les affaires marchent très lentement. De plus, il n'est pas facile d'obtenir des bons de paiement car il n'y a pas d'argent dans les banques. Alors parfois vous devez chercher de l'argent en dehors des banques auprès des vendeurs."

Considéré comme l’un des pays les plus pauvres sur le continent africain, le Zimbabwe compte une population importante avec plus de 16 millions d’habitants, ainsi qu’un taux de chômage alarmant dépassant les 85% (selon les économistes).

A la veille des élections, l'ex-président zimbabwéen Robert Mugabe à appeler les électeurs à faire tomber son ancien parti, la Zanu-PF, qui l'a poussé vers la sortie en novembre après trente-sept ans de règne.