Une carte d'identité pour chaque migrant
10 décembre 2015
Sans ce document on ne pourra bientôt plus déposer de demande d'asile ni toucher les allocations prévues pour les réfugiés. Le quotidien Neues Deutschland explique "qu'outre les données personnelles, les empreintes digitales, le pays d'origine, le niveau de formation, les qualifications, les vaccins et des informations concernant l'état de santé seront enregistrées. Toutes ces données seront aussi regroupées dans un fichier central. Mais le quotidien doute que cela puisse accélérer le processus d'enregistrement des immigrants, comme le prétend le ministère de l'Intérieur. Car si ce processus est lent, ce n'est pas dû à un manque de papiers d'identité ou à un manque de place dans un fichier, mais tout simplement au fait que les services responsables souffrent d'un manque cruel de personnel", critique l'éditorialiste.
Le principal service en charge de l'enregistrement des nouveaux arrivants est à Berlin le LAGESO, l'abréviation allemande pour "Office central pour la Santé et les Affaires sociales". Or ce LAGESO est actuellement le symbole même de l'échec total des autorités, souligne la Süddeutsche Zeitung. Ce service, censé s'occuper de l'accueil et du suivi des migrants, est dans l'incapacité de seulement les enregistrer. Le système d'ordre de cette administration, c'est le chaos ! Dehors, devant les portes du bâtiment, des centaines et des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants font chaque jour la queue, souvent en vain, pour demander l'aide dont ils ont un besoin urgent. C'est indigne d'une ville comme Berlin!, conclut le journal de Munich.
Autre thème: le procès contre Beate Zschäpe
L'évolution du procès contre Beate Zschäpe, de la NSU est largement commenté dans la presse allemande. La NSU, c'est ce groupuscule néo-nazi et xénophobe qui avait assassiné 10 étrangers entre 2000 et 2007 dans plusieurs régions d'Allemagne.
Pour la première fois depuis le début de son procès en 2013, l'accusée a fait des déclarations écrites lues par son avocat. Jusqu'ici elle s'était refusée à toute déclaration.
"Quelle mise en scène !" relève la taz, die tageszeitung. Après avoir gardé le silence pendant deux ans et demi, Beate Zschäpe se présente comme une victime ! Comme une faible femme dépendante sur le plan émotionnel des deux assassins; elle affirme n'avoir appris qu'après coup les dix meurtres perpétrés par ses compagnons, Uwe Bönhardt et Uwe Mundlos. Elle affirme encore avoir été trop faible pour entreprendre quelque chose. Tout cela est difficilement supportable, surtout pour les familles des victimes, souligne le journal berlinois. Mais que des accusés aient le droit de se taire et même de mentir, pour sauver leur peau, cela fait partie des principes d'un Etat de droit…"
" La déclaration de Zschäpe n‘est pas crédible, et elle est aussi cynique. Mais elle fait ce que les accusés font en général devant le tribunal: elle se défend en utilisant les moyens de l'Etat de droit", estime également le quotidien de Potsdam Märkische Allgemeine.
"Zschäpe affirme ne pas avoir été membre du groupe NSU, qu'elle a vécu une enfance malheureuse, qu'elle n'a pas joué de rôle actif dans les assassinats dont est accusé la NSU – nous sommes là en présence d'une coupable qui se présente en victime innocente, relève le quotidien de Nuremberg, Nürnberger Zeitung. Ce faisant, elle ne se moque pas seulement des familles des personnes assassinées, mais se porte préjudice elle-même en tant qu'accusée..."