Un signe positif mais pas plus
9 juillet 2010Même s'ils saluent la décision de la Havane de libérer des dissidents, la plupart des journaux restent méfiants. La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que cet acte ne change rien aux structures de la dictature communiste. Dès lors, on se demande ce qui a bien pu motiver le régime à se montrer aussi humain. C'est comme si Raul Castro se préparait au jour où l'économie du pays se sera complètement effondrée et où il ne sera plus possible de venir à bout de l'impatience de la population par la répression.
La Berliner Zeitung fait remarquer que les prisonniers qui vont être libérés sont tous tombés malades pendant leur détention, aussi bien physiquement que mentalement. Autrement dit, cela fait bien longtemps qu'ils ne représentent plus de danger pour le gouvernement. Le journal note qu'il est par conséquent trop tôt pour parler d'un dégel politique.
Die Welt souligne le rôle de l'Eglise catholique dans cette affaire. Une Eglise, qui malgré la répression et les intimidations, est toujours présente à Cuba. Dans l'hypothèse que l'île connaisse un jour des chamboulements, les écclésiastiques joueront assurément un rôle important.
On reste dans le domaine religieux avec la nomination surprise par le Vatican de Monseigneur Konrad Zdarsa à la tête de l'évêché d'Augsbourg, dans le sud de l'Allemagne. Konrad Zdarsa remplace Walter Mixa qui a démissionné suite à des accusations de sévices sur des enfants. Pour la Süddeutsche Zeitung, Benoît XVI a pris sa décision bien trop rapidement. Beaucoup craignent que Konrad Zdarsa, au demeurant très sympathique mais plutôt discret, ne soit pas à la hauteur du poste qui l'attend. Et Dieu sait que remplacer Walter Mixa à la tête d'un évêché profondémment divisé ne va pas être chose facile.
Un mot encore sur la police allemande épinglée par l'organisation Amnesty International pour la violence de ses méthodes. Pour la Tageszeitung, la violence fait partie des instruments légitimes auxquels ont recours les forces de l'ordre. Mais c'est justement parce qu'elles disposent de ce privilège et parce que les victimes de violences policières ne sont en général pas prises au sérieux que la police a besoin d'être contrôlée.
Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: Anne Le Touzé