"Un signe d'espoir"

"Richissime femme en difficulté", titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour décrire l'offensive de la justice angolaise contre Isabel dos Santos  accusée de corruption.

"Les choses se compliquent pour la femme la plus riche d'Afrique", fille de l'ancien président José Edouardo dos Santos que l'on surnommait "la princesse".

Le journal décrit la mainmise qu'Isabel dos Santos et sa famille avaient sur les ressources économiques du pays : commerce de diamants, pétrole, télécommunications et industrie du bâtiment.

"Le magazine Forbes estime sa fortune à 2,2 milliards de dollars" dans un pays où la majorité des 30 millions d'habitants "vit avec moins de deux dollars par jour, pendant que la petite élite de politiques, d'hommes d'affaires et de généraux a amassé des fortunes".

Des profiteurs sont encore en poste

Pour autant, les déboires judiciaires de la famille dos Santos ne veulent pas dire que cette situation va forcément changer dans le pays. C'est ce que pense la Süddeutsche Zeitung, qui avait notamment découvert dans l'enquête journalistique sur les Paradise Papers toute l'envergure du système de corruption Dos Santos.

"Le nouveau président Joao Lourenco a certes annoncé qu'il allait faire le ménage dans ce système de pillage organisé, mais le doute persiste sur le sérieux de cet engagement."

Le journal rappelle que Lourenco appartient au même parti politique que l'ancien chef de l'Etat Dos Santos et que "beaucoup d'acteurs et de profiteurs de l'ancien clan au pouvoir sont encore assis à leurs postes et font tout leur possible pour freiner l'élan des réformes."

Mais il faut rester optimiste et ce "signe d'espoir" en Angola, nous dit la SZ, est d'autant plus important qu'il "est aussi suivi dans beaucoup d'attention dans d'autres parties du continent africain".

Justement, on poursuit cette revue de presse dans une autre région, celle du Sahel. C'est la revue spécialisée "Internationale Politik" qui en parle, face au constat que "le nombre de victimes de violences et de déplacés augmente dangereusement, alors que la pauvreté, les échecs des gouvernements et le changement climatique ne font que dégrader la situation encore davantage."

La revue appelle l'Europe à agir, car "même si ces Etats du désert semblent très lointains pour certains Européens, ils sont en réalité tout proches.

Si la situation dans la région continue à se dégrader, l'Europe va en ressentir les conséquences plutôt demain qu'après demain."

On parle là notamment de la migration, d'un chaos et d'une anarchie dans une zone aussi grande que l'Ouest de l'Europe, dans laquelle les  extrémistes et les bandes de trafics organisés peuvent prospérer.

Le discours d'Angela Merkel

Aussi, il faut commencer, selon la revue, à mesurer le risque que la violence déborde sur certains Etats voisins dans le Golfe de Guinée, en Côte d'Ivoire ou encore au Ghana, "ce qui jetterait ces pays des années en arrière sur le point du développement."

Le rôle de l'Europe, voilà qui nous permet de conclure sur le discours de la Saint Silvestre de la chancelière allemande. La Berliner Zeitung nous le résume et note la place de l'Afrique dans les priorités citées par Angela Merkel.

"La coopération avec l'Afrique est aussi dans notre propre intérêt, car seulement si les populations ont la possibilité de vivre une vie en sécurité et en paix, la fuite et la migration vont baisser", a dit la chancelière pour marquer cette entrée dans l'année 2020.