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Un accord, mais toujours des questions

Carole Assignon | Jean-Michel Bos
3 juillet 2018

Les réactions se poursuivent au sujet de l'accord CDU-CSU, mais il y a aussi les interrogations sur son poids réel, notamment en ce qui concerne la création de centres dit de transit. 

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Haushaltsdebatte im Bundestag Merkel
Image : picture alliance/dpa/B. von Jutrczenka

Créer des "centres de transit", pour empêcher les migrants déjà enregistrés dans un autre pays européen d'entrer en Allemagne, c’est un des points clés de l’accord conclu lundi soir. L’objectif reste le même : réduire le nombre de demandeurs d'asile. 

Pour arriver à ses fins, Berlin compte sur des accords avec les pays d'entrée des migrants en Europe. L’Italie a déjà signifié son refus de reprendre les personnes refoulées en Allemagne. En revanche, l'Espagne et la Grèce ont annoncé qu'ils étaient prêts à reprendre des migrants entrés en Europe par leur territoire.

Mais c'est l’Autriche qui est en première ligne en raison de sa proximité géographique avec l'Allemagne. Vienne a aussi signé un accord avec Berlin et c'est donc vers l'Autriche que les migrants refoulés d'Allemagne pourraient être dirigés. 

Mais le gouvernement autrichien a déclaré être "prêt à prendre des mesures pour protéger" ses "frontières sud en particulier", avec l'Italie et la Slovénie. L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a pour sa part dénoncé la double morale de l'Autriche."Je trouve très intéressant que M. Kurz (le chancelier autrichien Sebastian Kurz, ndlr) ait été le premier en Europe à exiger des rejets aux frontières et qu'il soit le premier à dire" mais s'il vous plaît, pas en l'Autriche ". Je pense qu'il est le principal témoin que les propositions de Seehofer et de Soeder (Markus Soeder, premier ministre de l'Etat bavarois, ndlr) n'auraient jamais pu aboutir de la sorte" a réagit Sigmar Gabriel.

Merkel toujours sous pression

Même si la coalition n’a pas éclaté, Angela Merkel reste sous pression. Les détails juridiques essentiels doivent encore être clarifiés concernant les "centres de transit" dont la dénomination pose déjà problème aussi bien aux écologistes qu’au SPD. 

Hilde Mattheis est député du parti social-démocrate au Bundestag, le parlement allemand. Pour elle "les centres de transit sont similaires aux zones sans procédure de l'aéroport. Et je crois qu'à notre époque et avec notre conscience de démocratie sociale, il ne faut pas accepter cela. Personnellement, je m'en tiens à la ligne de base selon laquelle les centres de transit, quelle que soit leur dénomination, ne passent pas et continuent à saper nos lois sur l'asile."

Mais la plus grande critique vient de l'organisation des réfugiés Pro Asyl. Les centres de transit proposés sont, selon l’organisation, des "camps de détention dans un no man's land pour des milliers de personnes fuyant la guerre, la terreur et la violence."
 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique
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Jean-Michel Bos Journaliste au programme francophone de la DW.JMBos