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L'UE interdit les importations liées à la déforestation

Sandrine Blanchard | Avec agences
6 décembre 2022

De nombreux produits sont visés, comme le cacao ou encore le café. L'idée est de modifier la consommation en Europe mais aussi d'inciter d'autres pays à changer leurs pratiques.

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Une forêt qui brûle en Amazonie
Des pans entiers de l'Amazonie sont détruits pour faire des cultures intensivesImage : Carl de Souza/AFP

L'Union européenne veut interdire l'importation de produits qui contribuent à la déforestation. De nombreux produits sont visés, parmi lesquels le cacao ou encore le café. L'idée est de modifier la consommation en Europe mais aussi d'inciter d'autres pays à changer leurs pratiques, comme s'en félicitent plusieurs ONG environnementales.

L'UE, mauvaise élève de la déforestation

Le cacao, le café, l'huile de palme, le bois, le cuir, le charbon de bois, le soja, le caoutchouc, la viande de bœuf… autant de produits qui sont concernés par l'accord que vient de sceller l'Union européenne, à quelques jours du coup d'envoi de la CO15 Biodiversité de Montréal.

L'UE est actuellement à l'origine de 16% de la déforestation dans le monde du fait de ses importations, d'après des chiffres de 2017. Et, selon le WWF, elle est le deuxième destructeur de forêts tropicales après la Chine.

C'est pour mettre un terme à cela que les Européens ont décidé d'interdire dans l'UE les importations de produits qui sont issus de terres déboisées après décembre 2020.

Cet accord va pousser les entreprises qui importent en Europe à veiller à la traçabilité des produits tout au long de la chaîne d'approvisionnement, par exemple en recourant à la géolocalisation des cultures d'origine par satellite.

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Les zones concernées

La proposition de texte a été faite il y a un an par la Commission européenne. Le Parlement a demandé à ce que l'accord concerne aussi d'autres écosystèmes menacés, en plus de la forêt – comme la savane d'Amérique du sud où est produite une grande partie du soja importé en Europe.

Finalement, les Etats et les eurodéputés sont tombés d'accord pour étendre l'accord "à d'autres terres boisées" au plus tard un an après l'entrée en vigueur du texte.

Une "avancée majeure"

Des ONG comme Global Witness réclament aussi que l'UE obligent les institutions financières à refuser des crédits ou des services financiers dans le cas où ceux-ci serviraient à financer des activités de déforestation. Global Witness estime qu'entre 2016 et 2020, les banques basées dans l'UE ont accordé près de 30 milliards d'euros de financements à une vingtaine d‘entreprises agroalimentaires responsables  de la déforestation.

Greenpeace salue une "avancée majeure" mais déplore que le texte limite la définition de la déforestation à la seule conversion de forêts en terres cultivées, sans considérer les destructions opérées dans des aires qui restent des forêts.

Or la destruction d'arbres dans ces zones a des implications sur les espèces vivantes, y compris l'humain et notamment les peuples autochtones, qui ne vont pas profiter de protection supplémentaire du fait de cet accord européen.