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Tueries en Ituri: un silence qui fait écho

19 juillet 2019

Dans les artères de la ville de Bunia en RDC, des jeunes ont défilé avec la tête d'une jeune femme décapitée. Leur but était de crier leur détresse, tout en espérant des réactions de la part des autorités.

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Kongo Kämpfe Militäraktion Afrika
Image : AP

"Je n'ai pas honte de le dire, c'est un sabotage de la population de l'Ituri"(Dieudonné Lossadhekana,société civile de l'Ituri)

Tout remonte à mercredi ... Ce jour-là, cinq corps sans vie sont retrouvés dans le groupement de Mabalago. Appartenant tous à la même famille, les cadavres ont été décapités.

Les faits se déroulent environ trois semaines après le passage du chef de l'Etat congolais dans cette province en proie à des violences intercommunautaires.

Des "montages" selon Basile Olongo

Mais aujourd'hui, le vice-Premier ministre par intérim en charge de la Sécurité et de l'Intérieur, Basile Olongo, présent lors du voyage du chef de l'Etat en Ituri, semble minimiser les faits.

"Il y a une certaine exagération par rapport à ce qui se passe en Ituri. Sur les réseaux sociaux on peut vous faire des montages. Hier c'était autre chose, ce n'était pas ça, ce n'est pas ce qu'on vous présente là. Aujourd'hui, vous ne parlez que des têtes que l'on promène, ce qui est faux, mais vous ne parlez pas du retour des populations déplacées vers leur milieu d'origine. La situation connaît une amélioration," affirme le ministre.

A environ 3000 km de Kinshasa, la capitale, la déclaration du vice-Premier ministre a du mal à passer. La société civile se dit choquée par ces propos et dénonce une fois encore l'indifférence des autorités congolaises.

"La seule chose que nous avons toujours demandée, c'est de sécuriser la population de Bunia, sécuriser la population de l'Ituri", déplore Dieudonné Lossadhekana coordonnateur par intérim de la société civile de l'Ituri.

"À partir du moment où le ministre parle d'un montage, je vous le dis et je n'ai pas honte de le dire, il s'agit d'un sabotage de la population de l'Ituri. Parce qu'un État qui ne sait pas faire son travail et qui se permet de parler d'un montage quand les gens meurent, en tout cas pour nous c'est choquant", critique encore le coordonateur de la société civile.

Les faits restent certes choquants pour la population de Bunia, mais semblent bien loin d'avoir un écho considérable en dehors de cette province de la République Démocratique du Congo.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash