Treize manifestants incarcérés par la police tchadienne
26 avril 2019C’est aux environs de neuf heures que les 13 manifestants arrêtés, jeudi 25 avril, ont été déférés au parquet en l’absence du procureur de la République Youssouf Tom, chargé du dossier.
Informé, le ministre de l’Administration du territoire et de la Sécurité a alors appelé la direction générale de la police nationale pour exiger qu'on ramène les détenus à la coordination de la police.
Les policiers qui avaient escorté les détenus au parquet les ont donc réintroduit dans leur fourgonnette et sont retournés à la coordination de la police judiciaire sans donner aucune explication aux avocats, ni aux familles des détenus présents au palais de justice.
Le niet catégorique de la police
Arrivé à son bureau, le procureur de la République, Youssouf Tom, a rappelé la coordination de la police pour demander pourquoi des détenus déjà déférés au parquet avaient été reconduits à la police judiciaire. Il a alors exigé qu'on les ramène au parquet afin qu'ils soient entendus. La coordination de la police a répondu au procureur qu'elle avait « reçu des instructions pour les maintenir » en détention.
Pas de visite pour les prévénus
Les parents des détenus et des défenseurs des droits de l'homme se sont ensuite rendus à la coordination de la police mais ils ont été empêchés d’entrer par les agents de la police. Ceux-ci ont expliqué que c'est le procureur de la République qui leur aurait donné des instructions pour l'interdiction de la visite.
Contacté, le procureur de la République Youssouf Tom a déclaré n'avoir donné aucune instruction d’interdiction de visite aux détenus et dit être "dépassé" par cette affaire.
Selon nos informations, c’est le ministre de l’Administration du territoire et de la Sécurité, Abali Salah, en déplacement à Abidjan, qui serait à l’origine de cette décision.
Celui-ci se trouverait dans un avion en direction de N’Djamena et c’est à son arrivée que les avocats des détenus devraient être informés sur le sort de leurs clients.