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Syrie: Un plan de paix fragile

Tamara Wackernagel21 décembre 2015

La communauté internationale a enfin son plan de paix pour la Syrie, il prend la forme d'une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, votée vendredi 18 décembre. La presse allemande n'est pas convaincue!

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Syrien-Resolution in New York verabschiedet
Image : picture-alliance/dpa

"La feuille de route fixée par la résolution 2254 du Conseil de Sécurité est ambitieuse, mais elle ne suffira pas à amener la paix en Syrie. Un cessez-le-feu dès la fin janvier 2016, un régime de transition inclusif, des élections libres sous 18 mois: impossible", juge la Süddeutsche Zeitung, pour qui le calendrier devra être revu. Mais le coeur du problème, selon la Süddeutsche, c’est le silence de la résolution sur "le destin du président syrien Bachar Al-Assad". "Officieusement", c’est sûr, les principaux acteurs de la crise syrienne - les États-Unis, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Turquie – se sont mis d’accord sur la question : "les négociations de paix doivent se faire avec Assad, la suite sans lui."

Le destin de Bachar Al-Assad, vraiment décisif?


Pour die tageszeitung, de Berlin, c’est une erreur de faire du sort de Al-Assad le principal point d’achoppement de la résolution de vendredi. Il y a des dissenssions bien plus importantes: "Il n’y a pas d’unité sur la composition de la délégation de l’opposition syrienne". Elle doit pourtant entamer les négociations avec le gouvernement syrien au plus tard en janvier prochain! Autre point de discorde, l'objectif principal affiché par la résolution, la création d’une Syrie unie, démocratique, séculaire et multiculturelle, "ne fait pas consensus non plus". À raison, renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, de Francfort: "La Syrie, dans ses frontières d’avant la guerre civile, cette Syrie n’existe plus. L’état de désintégration du pays est bien trop avancé, la Syrie d’hier a laissé place à des mini-États". La Syrie unie est bien loin.

Spanien Assad TV Interview
La question du sort du président syrien Bachar al-Assad pourrait bloquer les avancées vers un règlement politiqueImage : picture-alliance/dpa/Syrian Presidencypicture-alliance/dpa/Syrian Presidency

Le bipartisme aux oubliettes en Espagne

"Le parti populaire conservateur a remporté les élections, mais sans majorité. Car deux nouveaux partis ont fait leur entrée au Parlement", explique Die Welt: la gauche radicale, avec le parti Podemos, et les centristes libéraux, de Ciudadanos. Le journal berlinois est enthousiaste, car pour lui ces deux partis "ont permis une politisation sans précédent du pays. Leur succès montre que l'engagement politique peut payer. Qu'il est possible de changer les choses." L'hebdomadaire Die Zeit salue lui la fin du bipartisme - comme d'ailleurs la grande majorité de la presse allemande. Le bipartisme, une tradition depuis la chute de la dictature de Franco, il y a 40 ans, a favorisé un climat de corruption et accéléré la chute de l'Espagne dans le marasme éconiomique, affirme Die Welt. Pour les conservateurs, "gouverner sera difficile". Mais c'est "une chance pour la démocratie espagnole!", conclut de son côté Die Zeit.

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Le tout jeune parti Podemos de Pablo Iglesias devient incontournable dans le paysage politique espagnolImage : Reuters/S. Perez